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Indépendance catalane: l’arrestation de son leader risque de perturber le dialogue Madrid-Barcelone
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L’interpellation en Italie de Carles Puigdemont a fait descendre ses supporters dans la rue à Barcelone. Libéré ce soir, il attend une audience le 4 octobre... 24.09.2021, Sputnik Afrique
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Coup de théâtre pour Carles Puigdemont. Celui qui a signé la déclaration d’indépendance de la Catalogne après le référendum de 2017, approuvé par 90% des votes exprimés par les Catalans, a été arrêté jeudi 23 septembre par la police italienne. Sa détention a duré moins de 24 heures et les juges de la cour d’appel de Sassari, en Sardaigne, ont relaxé l’ex-leader catalan en lui ordonnant toutefois de ne pas quitter le territoire de l’île dans l’attente d’une audience le 4 octobre qui statuera sur son extradition vers l’Espagne.Pour mémoire, Carles Puigdemont est recherché par Madrid officiellement pour sédition et détournement de fonds. Depuis, il s’est réfugié en Belgique et a été élu en 2019 au Parlement européen.Dès ce vendredi matin, l’avenue Diagonale, l’une des principales artères de Barcelone, a été submergée par des manifestants indépendantistes. Devant le consulat italien, ils ont protesté contre l’arrestation controversée de l’ancien président catalan.Les protestataires dénoncent l’illégalité de sa détention et rappellent que le mandat d’arrêt contre l’homme politiqueen exil émis par l’Espagne n’a jamais été ratifié par les juges de l’UE.Pourquoi en Italie et non en Belgique?Christophe Barret, auteur de Podemos. Pour une autre Europe? (Éd. du Cerf), assure qu’"au sein même du gouvernement, il y a des gens qui trouvent cette arrestation scandaleuse".Le sort de l’ex-président catalan crée systématiquement des séismes politico-médiatiques. Le 21 septembre, la publication par le New York Times d’informations sur les contacts présumés de Carles Puigdemont avec Moscou a provoqué la colère de la diplomatie russe, qui dément tout lien avec l’homme politique. Entre-temps, son immunité a été levée par le Parlement européen le 9 mars dernier, ce que la justice espagnole avait toujours exigé."Aucune décision sur l’extradition ne sera prise", estimait l’avocat de la personnalité catalane avant le jugement. La justice italienne a néanmoins différé d’une semaine son verdict.Incidence sur la vie politique catalaneLa décision du juge italien met entre parenthèses les inquiétudes que l’arrestation de Puigdemont avait fait naître sur "le dialogue mené par le gouvernement socialiste [espagnol avec la Catalogne, ndlr]". Christophe Barret rappelle que le Premier ministre espagnol a ouvert la semaine dernière "une table de dialogue" avec les indépendantistes. D’après l’essayiste, Pedro Sánchez voulait "profiter de la division entre les indépendantistes qui se partagent la Generalitat", le gouvernement catalan. "L’aile Puigdemont est un peu plus radicale que l’aile de la gauche républicaine qui entrait dans un nouveau cycle et ne voyait pas l’autodétermination pour demain", rappelle-t-il.Une loi qui concerne les indépendantistes catalans condamnés pour tentative de sécession après le référendum sur l’indépendance. Pourtant, sur le sujet de la sortie de la Catalogne du giron espagnol, "auprès du public espagnol, la vision est un peu différente" aujourd’hui, considère notre interlocuteur.
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Indépendance catalane: l’arrestation de son leader risque de perturber le dialogue Madrid-Barcelone
20:08 24.09.2021 (Mis à jour: 03:04 27.09.2022) L’interpellation en Italie de Carles Puigdemont a fait descendre ses supporters dans la rue à Barcelone. Libéré ce soir, il attend une audience le 4 octobre sur son extradition. Une situation qui pourrait peser sur la politique espagnole. Analyse.
Coup de théâtre pour Carles Puigdemont. Celui qui a signé la déclaration d’indépendance de la Catalogne après le référendum de 2017, approuvé par 90% des votes exprimés par les Catalans, a été arrêté jeudi 23 septembre par la police italienne. Sa détention a duré moins de 24 heures et les juges de la cour d’appel de Sassari, en Sardaigne, ont relaxé l’ex-leader catalan en lui ordonnant toutefois de ne pas quitter le territoire de l’île dans l’attente d’une audience le 4 octobre qui statuera sur son extradition vers l’Espagne.
Pour mémoire, Carles Puigdemont est recherché par Madrid officiellement pour sédition et détournement de fonds. Depuis, il s’est réfugié en Belgique et a été élu en 2019 au Parlement européen.
Dès ce vendredi matin, l’avenue Diagonale, l’une des principales artères de Barcelone, a été submergée par des manifestants indépendantistes. Devant le consulat italien, ils ont protesté contre l’arrestation controversée de l’ancien président catalan.
Les protestataires dénoncent l’illégalité de sa détention et rappellent que
le mandat d’arrêt contre l’homme politiqueen exil émis par l’Espagne n’a jamais été ratifié par les juges de l’UE.
Pourquoi en Italie et non en Belgique?
Christophe Barret, auteur de Podemos. Pour une autre Europe? (Éd. du Cerf), assure qu’"au sein même du gouvernement, il y a des gens qui trouvent cette arrestation scandaleuse".
"Toute la presse espagnole ne parle que de ça. Pourquoi pas en France, puisqu’il est venu en France? Un éditorialiste du quotidien barcelonais La Vanguardiaévoquait un problème bureaucratique en France. Mais personne ne sait à coup sûr", explique l’auteur.
Le sort de l’ex-président catalan crée systématiquement des séismes politico-médiatiques. Le 21 septembre, la publication par le New York Times d’informations sur les contacts présumés de Carles Puigdemont avec Moscou a provoqué la colère de la diplomatie russe, qui dément tout lien avec l’homme politique. Entre-temps, son immunité a été levée par le Parlement européen le 9 mars dernier, ce que la justice espagnole avait toujours exigé.
"La Cour de justice européenne est toujours en train de statuer pour savoir si la Belgique, où réside en permanence Puigdemont, doit l’extrader ou pas. Toute la question est de savoir si la décision de la Belgique est suspensive, si cela entraîne une suspensivité dans tous les autres États européens", détaille Christophe Barret.
"Aucune décision sur l’extradition ne sera prise", estimait l’avocat de la personnalité catalane avant le jugement. La justice italienne a néanmoins différé d’une semaine son verdict.
Incidence sur la vie politique catalane
La décision du juge italien met entre parenthèses les inquiétudes que l’arrestation de Puigdemont avait fait naître sur "
le dialogue mené par le gouvernement socialiste [espagnol avec la Catalogne, ndlr]". Christophe Barret rappelle que le Premier ministre espagnol a ouvert la semaine dernière "
une table de dialogue" avec les indépendantistes. D’après l’essayiste, Pedro Sánchez voulait "
profiter de la division entre les indépendantistes qui se partagent la Generalitat", le gouvernement catalan. "
L’aile Puigdemont est un peu plus radicale que l’aile de la gauche républicaine qui entrait dans un nouveau cycle et ne voyait pas l’autodétermination pour demain", rappelle-t-il.
"Cette arrestation réunifie un peu le mouvement indépendantiste. Toute la politique d’apaisement est remise en cause par cette interpellation. Si elle se transforme en extradition, cela va compliquer toute la vie du gouvernement, qui avait aussi voté la loi d’amnistie."
Une loi qui concerne les indépendantistes catalans condamnés pour tentative de sécession après le référendum sur l’indépendance. Pourtant, sur le sujet de la sortie de la Catalogne du giron espagnol, "auprès du public espagnol, la vision est un peu différente" aujourd’hui, considère notre interlocuteur.
"La pandémie a tourné la page de l’affaire catalane. Ce qui compte, c’est l’actualité du prix de l’électricité qui augmente en Espagne. Du point de vue des comptes à rendre devant les électeurs, cela ne sera pas l’affaire qui sera au premier rang."