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Togo: «délaissées», des populations proclament leur rattachement au Bénin
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Au Togo, des populations de deux cantons du sud-est ont «proclamé solennellement leur rattachement à la République du Bénin». Hissant le drapeau de ce pays... 17.09.2021, Sputnik Afrique
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Ils veulent désormais être considérés comme des Béninois et non plus comme des Togolais! Dépités, des habitants de Badin et Kamina, deux localités togolaises proches de la frontière avec le Bénin, ont affiché dans plusieurs endroits «leur proclamation solennelle», flanquée du drapeau béninois.Dans ces deux cantons du sud-est du Togo, on fustige pêle-mêle «la non-tenue des promesses de campagne faites par le chef de l’État lors des présidentielles de 2015 et 2020», «l’absence de nomination de nouveaux chefs cantons» (depuis le décès des derniers titulaires de ces postes, il y a plusieurs années), «la non promotion des natifs de la zone aux postes d’inspecteur, de proviseur, d’ambassadeur, de directeur de cabinet ou même de ministre», «l’absence de lycées et de pistes rurales».«Les demandes d’aménagement des pistes rurales, de construction des ponts sont sans réponse, accentuant l’enclavement total de la zone. Pendant les périodes de crues des fleuves, rivières et ruisseaux, on dénombre un grand nombre de décès surtout de femmes voulant donner la vie, faute de voies praticables pouvant conduire à un centre de santé» lit-on aussi dans cette déclaration, rapportée par des sites locaux.Autant de raisons pour que ces populations s’estiment «délaissées» par les plus hautes autorités au point de vouloir se rattacher au Bénin.«Les meneurs sont invisibles»Dans quelle mesure cette déclaration traduit l'adhésion de toute une population? Kokou Tambo-Assitchou, maire de la commune de l’Est-Mono 2 dont relèvent les cantons en question, reconnaît à Sputnik que les habitants qu'il a interrogés sur place «ont affirmé qu’ils adhèrent au contenu du message qui a été diffusé».«Mais ces revendications ne sont pas toutes fondées. Le fait d’implanter le drapeau du Bénin sur une portion du territoire togolais est par ailleurs un acte de défiance condamnable. Nous le condamnons avec rigueur», a insisté le maire.Une condamnation qui ne l’empêche tout de même pas de considérer que le cri de détresse des populations mérite d’être pris au sérieux.«Nous allons engager une discussion avec les populations pour les calmer. Nous avons à cet effet fait appel à quelques cadres du milieu et des leaders d’opinion de la préfecture pour faire comprendre aux gens la gravité des actes qui ont été posés» a confié Kokou Tambo-Assitchou qui est allé lui-même récupérer les affiches et les drapeaux du Bénin pour les déposer au siège de la préfecture. Il estime que «les meneurs [de ce mouvement] sont invisibles».«Il y a déjà trop de problèmes»D’ores et déjà, le maire d’Est-Mono 2 assure que certaines doléances formulées par les populations de Badin et de Kamina «faisaient déjà partie de celles dressées par les mairies et la préfecture aux autorités compétentes, et ont déjà été prises en compte».D’après lui, depuis 2019, année de son élection, 13 localités de la préfecture de l’Est-Mono ont bénéficié de l’électricité, 15 autres villages sont également en passe d’en avoir prochainement dans le cadre du projet gouvernemental d’électrification rurale. De même, ajoute-t-il, «pour la rentrée scolaire 2021-2022 deux nouveaux lycées viennent d’être créés».Pour ce qui concerne les pistes rurales et les ponts, il assure que les démarches ont été faites auprès des autorités togolaises et que «d’ailleurs, des travaux viennent de commencer sur deux pistes au moment où la déclaration du rattachement au Bénin est faite».Le maire n'a pas précisé, toutefois, si l'ensemble de ces réalisations concernent les cantons en question.Les autorités béninoises, soucieuses de garder des rapports de bon voisinage, se sont gardées de toute réaction.
https://fr.sputniknews.africa/20210521/au-togo-un-seul-lampadaire-peut-faire-renaitre-tout-un-village-1045634978.html
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Togo: «délaissées», des populations proclament leur rattachement au Bénin
20:03 17.09.2021 (Mis à jour: 16:57 23.11.2021) Au Togo, des populations de deux cantons du sud-est ont «proclamé solennellement leur rattachement à la République du Bénin». Hissant le drapeau de ce pays, les habitants se sont dits abandonnés par les autorités togolaises. «Un acte de défiance» que ces dernières ont du mal à comprendre.
Ils veulent désormais être considérés comme des Béninois et non plus comme des Togolais! Dépités, des habitants de Badin et Kamina, deux localités togolaises proches de la frontière avec le Bénin, ont affiché dans plusieurs endroits «leur proclamation solennelle», flanquée du drapeau béninois.
Dans ces deux cantons du sud-est du Togo, on fustige pêle-mêle «la non-tenue des promesses de campagne faites par le chef de l’État lors des présidentielles de 2015 et 2020», «l’absence de nomination de nouveaux chefs cantons» (depuis le décès des derniers titulaires de ces postes, il y a plusieurs années), «la non promotion des natifs de la zone aux postes d’inspecteur, de proviseur, d’ambassadeur, de directeur de cabinet ou même de ministre», «l’absence de lycées et de pistes rurales».
«Les demandes d’aménagement des pistes rurales, de construction des ponts sont sans réponse, accentuant l’enclavement total de la zone. Pendant les périodes de crues des fleuves, rivières et ruisseaux, on dénombre un grand nombre de décès surtout de femmes voulant donner la vie, faute de voies praticables pouvant conduire à un centre de santé» lit-on aussi dans cette déclaration, rapportée par des sites locaux.
Autant de
raisons pour que ces populations s’estiment «délaissées» par les plus hautes autorités au point de vouloir se
rattacher au Bénin.
«Au regard de tout ceci, les populations des cantons de Badin et de Kamina ont décidé ce 14 septembre 2021 de proclamer solennellement leur rattachement à la République du Bénin, pays voisin vers où leurs populations se tournent le plus souvent non seulement pour vendre leur récolte, mais aussi pour acquérir les biens de première nécessité. Nous entreprendrons très incessamment des démarches auprès des autorités béninoises pour une prise en compte sérieuse de nos préoccupations, afin que nos populations s’épanouissent», mentionne la déclaration.
«Les meneurs sont invisibles»
Dans quelle mesure cette déclaration traduit l'adhésion de toute une population? Kokou Tambo-Assitchou, maire de la commune de l’Est-Mono 2 dont relèvent les cantons en question, reconnaît à Sputnik que les habitants qu'il a interrogés sur place «ont affirmé qu’ils adhèrent au contenu du message qui a été diffusé».
«Mais ces revendications ne sont pas toutes fondées. Le fait d’implanter le drapeau du Bénin sur une portion du territoire togolais est par ailleurs un acte de défiance condamnable. Nous le condamnons avec rigueur», a insisté le maire.
Une condamnation qui ne l’empêche tout de même pas de considérer que le cri de détresse des populations mérite d’être pris au sérieux.
«Nous allons engager une discussion avec les populations pour les calmer. Nous avons à cet effet fait appel à quelques cadres du milieu et des leaders d’opinion de la préfecture pour faire comprendre aux gens la gravité des actes qui ont été posés» a confié Kokou Tambo-Assitchou qui est allé lui-même récupérer les affiches et les drapeaux du Bénin pour les déposer au siège de la préfecture. Il estime que «les meneurs [de ce mouvement] sont invisibles».
«Il y a déjà trop de problèmes»
D’ores et déjà, le maire d’Est-Mono 2 assure que certaines doléances formulées par les populations de Badin et de Kamina «faisaient déjà partie de celles dressées par les mairies et la préfecture aux autorités compétentes, et ont déjà été prises en compte».
D’après lui, depuis 2019, année de son élection, 13 localités de la préfecture de l’Est-Mono ont bénéficié de l’électricité, 15 autres villages sont également en passe d’en avoir prochainement dans le cadre du projet gouvernemental d’électrification rurale. De même, ajoute-t-il, «pour la rentrée scolaire 2021-2022 deux nouveaux lycées viennent d’être créés».
Pour ce qui concerne les pistes rurales et les ponts, il assure que les démarches ont été faites auprès des autorités togolaises et que «d’ailleurs, des travaux viennent de commencer sur deux pistes au moment où la déclaration du rattachement au Bénin est faite».
Le maire n'a pas précisé, toutefois, si l'ensemble de ces réalisations concernent les cantons en question.
«Beaucoup d’efforts ont été consentis. Mais à la base, il y a déjà trop de problèmes. C'est ce qui donne l’impression que les choses ne bougent pas. Nous allons nous atteler à rassurer les populations sur le fait que les choses iront dans le bon sens, tout en leur faisant comprendre que l’acte posé n’était pas bien», a-t-il conclu.
Les autorités béninoises, soucieuses de garder des rapports de bon voisinage, se sont gardées de toute réaction.