Kamala Harris «est vraiment représentative de ce basculement de l’Occident vers une idéologie woke»
10:00 16.09.2021 (Mis à jour: 12:08 02.03.2023)
© AP Photo / Andrew HarnikKamala Harris
© AP Photo / Andrew Harnik
S'abonner
Kamala Harris à droite quand elle est dans l’action, à gauche quand elle prend des positions, résume Olivier Piton, auteur de «Kamala Harris: La pionnière de l’Amérique». Le portrait d’une vice-Présidente à la fois autoritaire et progressiste.
Lorsque Joe Biden est devenu le plus vieux Président de l’histoire des États-Unis à accéder à la Maison-Blanche, une grande importance a été accordée au choix de son vice-Président.
L’idée sous-jacente était que la personne que Biden nommerait prendrait le relais s’il n’était pas en mesure de terminer son mandat. C’est Kamala Harris qui a finalement été cooptée, une femme jeune, procureure, sénatrice, métisse et militante.
L’aile gauche du parti démocrate ne l’appréciait pas beaucoup et la surnommait «Kamala la flic» en raison de sa carrière de procureur. Les Républicains la considéraient comme trop marquée à gauche. Mais ce serait bien le profil du futur Président américain, estime Olivier Piton, auteur du livre Kamala Harris: La pionnière de l’Amérique (Éd. Plon):
«Elle a très bien su s’intégrer d’abord dans le réseau blanc, californien, progressiste démocrate, et dans un deuxième temps plutôt dans les réseaux communautaires et en particulier les réseaux afro-américains. Elle préfigure ce que va devenir notre société multiculturelle.»
Kamala Harris a tout été au bon endroit au bon moment. Mais elle est très ambivalente. Sa cote de popularité a chuté depuis la fin de la lune de miel postélectorale d’avril 2021. Elle se situe désormais à environ 42%, selon les données de sondages compilées par RealClearPolitics.
«Elle a pratiqué la politique du "en même temps" et cela lui ressemble, elle a toujours été très autoritaire avec un vernis progressiste et ouvert sur les sujets sociétaux. Elle coche toutes les cases sur le plan progressiste et quand elle prend des décisions, elle prend des positions extrêmement dures.»
A-t-elle raté sa chance d’être elle-même candidate à la présidence?
«Pour l’instant elle fait profil bas, mais elle est très ambitieuse et elle pense que pour y arriver, il ne faut surtout pas donner le sentiment de vouloir évincer un Président qui a près de 80 ans. Je pense que peu importe son destin, elle est vraiment représentative du basculement de l’Occident vers une idéologie progressiste, woke, inclusive. Elle est afro-américaine, jamaïcaine, indienne… C’est une des directions que prend l’Occident et pas simplement l’Amérique du Nord.»