Chasse au pass sanitaire: les touristes de passage en province rentrent souvent bredouilles
18:23 15.09.2021 (Mis à jour: 16:12 19.11.2021)
© Sputnik . Oxana BobrovitchLa randonnée en Aveyron.
© Sputnik . Oxana Bobrovitch
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Vaccination, test négatif ou rétablissement du Covid-19: le pass sanitaire s’est imposé dans le quotidien des Français. Mais si à Paris son obtention reste facile, en province, la démarche peut s’apparenter à un parcours de combattant. Témoignage.
Figeac, ville d’Art et d’Histoire, commune historique dans le département du Lot, en région Occitanie. Quelque dix mille habitants coulent des jours paisibles sur les rives du Célé, en voyant de nombreux touristes affluer vers le Musée Champollion, le château et l’église Saint-Sauveur.
En centre-ville, trois pharmacies proposent le test antigénique. Un rapide coup de fil deux semaines avant le départ nous avait rassurés: «oui, oui, on fait les tests», avait répondu une pharmacienne. Il aurait fallu aussi se renseigner sur les délais pour obtenir un rendez-vous…
© Sputnik . Oxana BobrovitchDesormais, la rando est « autorisée dans le respect des règles gouvernementales en vigueur »
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© Sputnik . Oxana Bobrovitch
Desormais, la rando est « autorisée dans le respect des règles gouvernementales en vigueur »
© Sputnik . Oxana BobrovitchUne credencial ou carnet du pèlerin pour faire le pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle
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Une credencial ou carnet du pèlerin pour faire le pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle
© Sputnik . Oxana BobrovitchCovid ou pas, les randonnées sont plebiscités par le Francais
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Covid ou pas, les randonnées sont plebiscités par le Francais
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Desormais, la rando est « autorisée dans le respect des règles gouvernementales en vigueur »
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Une credencial ou carnet du pèlerin pour faire le pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle
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Covid ou pas, les randonnées sont plebiscités par le Francais
Malgré lui, un touriste étranger, un randonneur ou un pèlerin peut se retrouver en infraction avec la Loi sanitaire. Il suffit de partir en itinérance quelques jours sur les routes de France. Dans certains coins de l’Hexagone, le manque de kits de tests, la surcharge de travail et parfois la mauvaise volonté peuvent priver ces voyageurs d’un déplacement en train… ou d’un bol de soupe chaude.
Dura lex, sed lex: désireux de ne pas violer les réglementations sanitaires, nous nous étions fixé un planning, avec un test à effectuer toutes les 72 heures.
Figeac, liste d’attente de trois jours
L’organisation parisienne bien rodée peut laisser entendre que c’est partout la même chose. Loin de là! Et comme cela arrive souvent, tout est question de relations humaines. La première officine ne veut même pas entendre parler de test:
«On ne prend des tests que sur inscription. Oui, il y a de la disponibilité mercredi [on est samedi, ndlr]. Comment faire? On ne sait pas. Ce n’est pas nous qui avons inventé le système», s’énerve la pharmacienne.
Malgré notre insistance et l’explication de l’impasse dans laquelle nous nous trouvons vis-à-vis de la loi, la situation ne se débloque pas. Ainsi, nous repartons avec pour conseil «d’aller voir ailleurs». Plus précisément dans une autre pharmacie, à une centaine de mètres de là, où les choses ne sont guère plus simples. La tension monte d’un cran. Une employée ne peut contenir son émotion et, au départ, refuse tout aussi catégoriquement de nous tester.
«Tout l’après-midi, on n’a fait que ça! s’exclame la jeune femme. On n’a rien fait d’autre. Tout le reste de notre activité est à l’arrêt. On est débordés!»
Mais face à nos figures déconcertées, elle s’adoucit, se calme et arrive à expliquer posément les raisons de ces blocages. Non seulement des formalités qui accompagnent le test sont chronophages en soi, mais «ici, ce n’est pas comme à Paris, avec des étudiants ou du personnel supplémentaires» pour la prise d’échantillons. Et pour couronner le tout, les kits commandés arrivent au compte-goutte. D’avoir échangé sur ces difficultés a permis de faire redescendre la tension et nous arrivons à un compromis: un autotest sous la surveillance d’une pharmacienne. «L’autotest a quand même “peu de fiabilité”», entendons-nous en guise d’adieu. Tant pis, nous avons notre précieux sésame pour les 72 heures à venir!
Gramat, aucune solution pour le test
Si on peut survivre en randonnée en s’approvisionnant dans les supermarchés (bien que l’irrésistible désir d’un plat chaud perce à un moment donné), il est impossible de remonter à Paris en évitant six heures de train. Un nouveau test est nécessaire.
© Sputnik . Oxana BobrovitchGramat, une cité historique tranquille et accueillante
Gramat, une cité historique tranquille et accueillante
© Sputnik . Oxana Bobrovitch
Gramat, petite commune sur les bords escarpés de l’Alzou, dans le parc verdoyant des Causses du Quercy, abrite quelque 3.500 habitants. Convoitée durant des siècles par des seigneurs locaux, pillée, brulée, la bourgade vit désormais des jours tranquilles.
Et comme c’est souvent le cas en province, lundi, la ville est déserte. Alors, échaudés par l’expérience figeacoise, nous nous préparons mieux: munis d’un autotest acheté d’avance, nous sommes les premiers visiteurs de la seule pharmacie ouverte. Manœuvre inutile!
C’est un «non» (très) ferme.
«Nous avons décidé de ne pas faire d’autotests. Pourquoi? Nous sommes déjà suffisamment pris avec les vaccins, les tests PCR et les tests antigéniques. Comment faire? On peut vous donner un rendez-vous dans trois jours», lance la pharmacienne.
Échec et mat.
Ainsi, malgré lui, un itinérant, un marcheur ou un pèlerin peut-il se mettre en infraction. Comment obtenir un pass sanitaire nécessaire «pour les déplacements de longue distance par transports publics interrégionaux»? Le texte de la Loi relative à la gestion de la crise sanitaire mentionne les «cas d’urgence faisant obstacle à l’obtention du justificatif requis». Mais dans quelle case classer l’impossibilité de passer un test?
Heureusement que nous n’avons pas été contrôlés dans le train de retour… mais le sentiment d’être en faute a bien gâché ce voyage.