Boom des anticorps dans la population française, selon une étude
16:07 12.09.2021 (Mis à jour: 19:54 12.09.2021)
© AFP 2024 SIMON WOHLFAHRTTest pour le Covid dans un laboratoire
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La part de Français ayant développé des anticorps -soit par la vaccination, soit après une infection au Covid- a explosé ces derniers mois, selon une récente étude. Mais toutes les régions ne sont pas logées à la même enseigne.
Alors que le gouvernement n’exclut pas une prolongation du pass sanitaire jusqu’au 15 novembre, les bonnes nouvelles affluent sur le front épidémique. Après une baisse des cas début septembre, une étude de l’Institut Pasteur et de l’Anses rapporte désormais que plus d’une Français sur deux a développé des anticorps.
Mi-juin, la séroprévalence s’établissait ainsi à 52,4% de la population, rappelle Santé publique France, qui relaie les résultats dans un communiqué. Cette proportion a pu acquérir des anticorps via l’infection ou la vaccination. C’est un bond de près de 40 points par rapport à février, précise l’agence.
Ce boom touche toutes les tranches d’âge, mais est particulièrement marqué chez les personnes âgées. Les plus de 80 ans sont ainsi près de 80% à en avoir développé. Un avantage sans doute acquis grâce aux campagnes de vaccination, d’abord tournées vers les plus fragiles.
«La séroprévalence est en effet la plus élevée dans les classes d’âge initialement ciblées par les campagnes de vaccination, et moins importante chez les jeunes à qui la vaccination a été proposée plus tard», explique Santé publique France dans son communiqué.
D'après une étude de séroprévalence de Santé publique France, l'Institut Pasteur et l'Anses, plus d'un Français sur 2 avait des anticorps anti-SARS-CoV-2 (suite à une infection ou à la vaccination) mi-juin. C'est 40 points de plus qu'en février (13,7%). #Covid19
— Nicolas Berrod (@nicolasberrod) September 10, 2021
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L’Outre-mer mauvais élève
De grandes disparités géographiques persistent cependant et les taux chutent hors de métropole. Si 60% de la population d’Île-de-France étaient porteurs d’anticorps mi-juin, cette proportion tombe à 45% en Outre-mer, avec des plus bas à 30% en Guadeloupe et 21% en Martinique. Ce manque d’immunité a pu conduire à la reprise épidémique dans ces circonscriptions, précise l’agence sanitaire.
Les territoires d’Outre-mer ont en effet été soumis à la pression du variant Delta, ces dernières semaines. Face à l’afflux de patients dans les hôpitaux, l’armée a même été mise à contribution pour déployer des lits de réanimation en Guadeloupe. Des soignants ont également été appelés en renforts depuis la métropole. Ils ont été hués à leur arrivée en Martinique, le 9 septembre.
Le personnel soignant qui vient en aide au CHU de #Martinique dans la crise du coronavirus, a été invectivé par des manifestants ce soir à l'arrivée de la délégation à l'aéroport du Lamentin. pic.twitter.com/qP8tTBdbuk
— Martiniquela1ère (@Martiniquela1e) September 10, 2021
La situation épidémique a aussi eu un impact sur la rentrée scolaire, reportée de plusieurs jours dans les Antilles mais également en Polynésie française.
En métropole, Jérôme Salomon, s’est montré d’un optimisme prudent, se disant «confiant» face à une quatrième vague qui semble marquer le pas. Le directeur général de la Santé s’est félicité des progrès de la vaccination et de l’esprit «collectif» des Français, précisant que le pays se trouvait désormais à «un tournant important» de l’épidémie.
Cette accalmie sur le front sanitaire s’est paradoxalement doublée d’une petite déflagration sur la scène politique, avec la mise en examen d’Agnès Buzyn, ex-ministre de la Santé, pour «mise en danger de la vie d'autrui».