«Ça me fait marrer de piéger les cons», lance le créateur de l’usine à fake news belge Nordpresse
© Sputnik . Maria BalarevaJournaux
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Le fondateur du site Nordpresse, entre journal parodique et machine à fake news, nie alimenter la xénophobie. Adorant «piéger les cons», Vincent Flibustier est convaincu que le problème réside dans le fait que certaines personnes prennent ses articles au premier degré, un véritable problème qu’il faut «travailler», selon lui.
Assumant produire des fake news pour gagner de l’argent, le créateur du site parodique Nordpresse était l’invité de l’émission Complément d’enquête pour parler de son projet controversé, dont des publications ont conduit à la fermeture de sa page Facebook, nécessitant l’ouverture d’une autre.
À la question de savoir si, par le biais des articles qui oscillent entre parodie et fake news, Nordpresse alimente une idéologie, il répond:
«Ça me fait marrer de piéger les cons! Il y a un côté aussi de poser une peau de banane et le regarder se faire piéger. C’est vrai qu’il y a des gens qui doivent y croire et que ça peut pousser des gens à se radicaliser.»
Le nouvel animateur de l’émission, Tristan Waleckx, lui a alors demandé s’ils participaient «à faire monter le sentiment de xénophobie» et si c’est ce qui le satisfait. Celui qui se présente sous le pseudonyme de Vincent Flibustier rétorque du tac au tac que «Non, c’est certain que non. Je ne pense pas que je participe à faire monter les sentiments de xénophobie. S’il y a quelqu’un qui participe à la montée de la xénophobie, c’est ce type qui tous les jours est à l’antenne».
« Ca me fait marrer de piéger les cons ! », affirme ce créateur de fake news souvent reprises par des militants d'extrême droite, selon lui. Pourtant, @vinceflibustier n'a pas le sentiment de participer à la diffusion du sentiment de xénophobie.
— Complément d'enquête (@Cdenquete) September 4, 2021
🔴 Fake news, la machine à fric pic.twitter.com/9S0XfFNR1D
Qui y croit?
Au printemps, le site de Flibustier a été condamné par la justice pour avoir entamé une campagne de dénigrement visant à faire priver la société belge Sudpresse d’une partie de ses revenus. Nordpresse a lancé cette campagne, car il reproche à Sudpresse de manquer «à la déontologie journalistique».
Pour Vincent Flibustier, le vrai problème réside dans le fait qu’il y ait des personnes qui «y croient», et donc il faut y «travailler». À ce titre, Nordpresse espère éduquer la population et lui apprendre à distinguer les vraies des fausses informations.
«Bien souvent on remarque que ce sont des gens d’un certain bord politique, souvent très à droite», avance-t-il.
À l’été 2018, Nordpresse avait publié plusieurs articles sur l’affaire Bennalla, dont un disait que «Le Général Pierre de Villiers a expliqué aujourd’hui à BFMTV qu’il avait dû donner les codes nucléaires à Alexandre Benalla lors de sa première rencontre avec le proche du Président. Une information qui relance toutes les théories sur les raisons de la protection du personnage par le sommet de l’État».
La liste de ceux qui ont pris cette information au premier degré comptait, notamment Éric Pauget, député Les Républicains des Alpes-Maritimes.
«Si l’info est vraie elle est la plus grave à mes yeux car il nous aurait caché l’existence des extra-terrestres», avait-il alors réagi sur Twitter, avant de supprimer la publication.