Ne pas dormir assez a des conséquences à long terme, avertissent les chercheurs

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Lit, image d'illustration - Sputnik Afrique, 1920, 03.09.2021
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Dormir ne serait-ce que quelques heures de moins peut détériorer les réactions comportementales et neuronales d’une personne, prévient une étude polonaise. De plus, un manque de sommeil sur de longues périodes ne se rattrapera pas facilement, selon les chercheurs.
Selon les résultats d'une étude menée par des scientifiques polonais, le corps a besoin de plus d'une semaine de repos pour récupérer après dix jours de privation régulière de sommeil.
Le déficit de sommeil a un impact négatif sur les fonctions physiologiques et a pour conséquence une détérioration des compétences cognitives, de l'attention et de la mémoire, ainsi que le développement de problèmes cardiovasculaire et nerveux.
«Réduire même légèrement son sommeil (de quelques heures seulement) peut avoir un impact significatif sur le fonctionnement comportemental et neuronal», constatent les chercheurs.
Mais de combien de temps précisément a besoin une personne pour se rétablir complètement après une privation de sommeil régulière?
Dans le cadre de l’expérimentation des scientifiques de l'université Jagellon de Cracovie, un groupe d’adultes âgés d’entre 46 et 55 ans en bonne santé a peu dormi pendant dix jours, après quoi ils dormaient autant qu’ils le voulaient pendant sept jours.
Les participants de l’étude, parue dans Plos One, restaient dans leur environnement habituel et portaient des capteurs qui surveillaient leur sommeil et leur activité. Chaque jour, ils subissaient d’ailleurs une électro-encéphalographie pour évaluer l'activité cérébrale et passaient des tests examinant leurs vitesse et précision de réaction.
Résultat: après une semaine de sommeil illimité, seule la vitesse de la réaction s'était rétablie alors que tous les autres paramètres étaient encore loin de la norme.

Le manque de sommeil perçu comme «une norme»

Si «l’on considère le manque de sommeil comme une norme», les auteurs de l’étude préviennent que «les conséquences neuro-comportementales de la privation partielle et chronique de sommeil ne peut pas être rattrapée facilement et prendra plus de temps qu’on ne le croit».
Selon l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV), les Français dormaient 6h41 pendant la semaine et 7h33 le week-end en 2020. Par rapport à il y a 30 ans, c’est 1h30 de moins. Parmi les facteurs explicatifs figurent l’augmentation du temps de transport, les loisirs nocturnes ou encore l’omniprésence des écrans.
Une enquête Ifop réalisée pendant la crise sanitaire pointe que les problèmes de sommeil ont connu un essor chez les Français. Se concentrant sur une période précise, 67% des Français y ont été confrontés en l’espace des huit derniers jours et 29% sont insatisfaits de leur sommeil, selon cette étude publiée en avril 2021.

La bonne durée

Alors que les médecins s’accordent sur la nécessité de dormir entre sept et neuf heures (pour les adultes), le Pr Pierre Philip, chef du service universitaire de Médecine du sommeil de l’université de Bordeaux, trouve que la bonne quantité de sommeil est de sept heures sept jours par semaine.
En cela, dormir trop sans en avoir besoin peut avoir un effet nocif pour notre vigilance diurne, pointe le président de l’INSV, Marc Rey. Il faut «faire la différence entre le fait de dormir plus que la moyenne, parce que le corps le demande, et rester au lit alors qu’on a déjà son quota de sommeil», expliquait-t-il à CNews.
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