«On ne fait que déplacer le problème»: un riverain critique les solutions anti-crack d’Anne Hidalgo

© AFP 2024 GEOFFROY VAN DER HASSELTManifestation pour la réouverture du jardin Éole
Manifestation pour la réouverture du jardin Éole - Sputnik Afrique, 1920, 02.09.2021
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Si la maire de Paris avance comme solution de nouveaux sites de prise en charge des toxicomanes dans le nord de la ville, un riverain propose de les traiter dans des centres de soins à la campagne au lieu de leur donner de nouvelles «salles de shoot». «On ne veut plus que cette situation perdure», insiste Tarak Sassi, fondateur de Paris anti-crack.
Il y a «deux, trois fois plus» de toxicomanes qu’avant près des jardins d’Éole, déplore Léo Nicolian qui habite non loin de ce parc. Face au problème du crack dans le nord-est parisien, la mairie a annoncé un plan pour mettre en place quatre lieux supplémentaires de prise en charge.
Selon lui, la prise en charge signifie que les crackeurs «ne vont plus se droguer dans la rue, mais dans des salles spécialisées. On ne fait que déplacer le problème de la rue dans les salles de shoot».

La multiplication des lieux de consommation, et comme résultat une tolérance pour le trafic des stupéfiants, a été dénoncée dans une pétition lancée fin juillet «Non à Paris, capitale mondiale du crack et de la toxicomanie» qui a récolté près de 2.000 signatures jusqu’ici.

Les «quatre solutions» récentes d’Anne Hidalgo prévoient notamment un lieu «adapté pour des accueils jour/nuit» dans le XXe arrondissement, deux autres dans le quartier des Grands Boulevards et un site pour les femmes. Autre point: l’élargissement des horaires ainsi que des soins et services des centres.

Centres de soins hors Paris

Il existe une solution, mais elle n’est pas celle d’Anne Hidalgo, laquelle n’est qu’une «opération de comm’»:
«Ces gens-là, il faut les soigner», explique le riverain. «Le crack, c’est la drogue des pauvres. Il y a des jeunes filles qui se prostituent pour cinq, pour 10 euros. Ils ont besoin de soins, il faut les soigner, ils sont malades. Prenons-les, sans violence, emmenons-les tous à la campagne où il existe de l’infrastructure, à quelques kilomètres de Paris il y a des bâtiments qui accueillaient les demandeurs d’asile, il y a même d’anciennes casernes militaires qui sont encore en état de fonctionner… On les met là-dedans avec une équipe médicale qui va les soigner, désintoxiquer – petit à petit, ça va prendre du temps – et surtout avec des loisirs et de l’accompagnement.»
En guise de comparaison, Léo Nicolian pointe que «tous les hôtels sociaux des XVIIIe et XIXe arrondissements sont pleins de toxicos pris en charge. Rien que l’hébergement coûte une fortune aux contribuables. Plus la nourriture… Dans les hôtels, ça devient un point de deal».
Par conséquent, des «centres de soins à la campagne avec une équipe médicale et des accompagnateurs, ça coûtera moins et Paris ne sera pas la poubelle du monde», résume-t-il. «C’est par les soins, la solution est simple, mais personne ne veut l’appliquer».

Vivre en «état de guerre»

«On ne veut plus que cette situation perdure», a insisté au micro de Sputnik Tarak Sassi, fondateur de Paris anti-crack, venu manifester mercredi 1er septembre.
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