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Comment le Japon comptait attaquer ses ennemis avec des «bombes à peste»
Comment le Japon comptait attaquer ses ennemis avec des «bombes à peste»
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Alors que les crimes de guerre des nazis sont connus de tout le monde, la Russie vient de déclassifier des documents révélant les intentions lors de la Seconde... 02.09.2021, Sputnik Afrique
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Si les crimes nazis sont bien connus et défraient souvent la chronique, ceux du Japon sont moins connus. La Russie a rendu publics des documents affirmant que le Japon a voulu créer une arme biologique au cours du XXe siècle.À en croire ces documents consultés par Sputnik, lors de la Seconde Guerre mondiale, l’armée japonaise s’évertuait à créer des moyens bactériologiques de tuer. Ils ont notamment construit une canne spéciale censée transférer aux victimes des puces pesteuses, comme le montrent des documents déclassifiés par les Archives russes de la politique extérieure.Parmi eux, un rapport adressé au ministre soviétique des Affaires étrangères Andreï Vychinski rédigé en janvier 1950 par un responsable diplomatique en Extrême-Orient. Il contient en annexe une liste de 48 noms de criminels de guerre japonais, dont celui de l’empereur Hirohito, convaincus d’avoir mis au point et utilisé des armes biologiques.Outre la «canne à peste», un colonel a proposé d’utiliser des barres de chocolat bourrées de bactéries de la fièvre charbonneuse, indique le rapport.Des tortures lors des expériencesL’idée d’utiliser des puces pour propager la peste a été proposée par le microbiologiste Shirō Ishii, qui s'occupait de la recherche sur les armes bactériologiques, figure clé dans l'organisation de programmes massifs d'expérimentations biomédicales, sur des cobayes humains notamment. Dans les années 1930, il a proposé à la Défense de créer une arme bactériologique afin de permettre au Japon, pauvre en ressources naturelles, d’égaliser ses chances avec les pays industrialisés pendant la guerre.Il s’est par la suite retrouvé à la tête de l’organisation nommée Unité 731 qui mettait au point et testait sur des humains des armes bactériologiques. Le scientifique a inventé une bombe en céramique bourrée de puces pesteuses qui devait exploser à 50-100 mètres d’altitude pour assurer une contamination maximale de la surface terrestre.Outre la peste, ces criminels de guerre étudiaient d’autres maladies comme le typhus et le choléra lors d’expérimentations sur des cobayes humains, pratiquant également des vivisections sans anesthésie. Les victimes mouraient dans des souffrances atroces.Il évite la punitionEn avril 1941, l’URSS et le Japon ont signé un pacte de neutralité. Le 8 août 1945, disposant de preuves de la préparation d’armes bactériologiques, et considérant les bonnes relations qu’entretenaient le Japon, l’Italie et l’Allemagne (dans le cadre du Pacte tripartite signé en 1940), Moscou a déclaré la guerre à Tokyo. Le Japon a capitulé le 2 septembre 1945, date marquant la fin de la Seconde Guerre mondiale.Le Procès de Tokyo, qui a jugé en 1946 les grands criminels de guerre japonais de la guerre, a condamné les crimes contre la paix mais, à la différence du Procès de Nuremberg contre les principaux responsables du Troisième Reich, a caché les crimes japonais contre l’humanité. De nombreux responsables de ces crimes, dont Shirō Ishii, ont ainsi pu se mettre à l'abri. Seul le procès de Khabarovsk, tenu en décembre 1949, a permis de juger et condamner des criminels de guerre pour production et usage d'armes biologiques durant la Seconde Guerre mondiale. Les États-Unis ont reçu de Shirō Ishii l'ensemble des résultats des tests menés à l'Unité 731, qu'il avait conservés dans sa fuite, bénéficiant ainsi d'une totale impunité.
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société, actualités, seconde guerre mondiale, japon, armes biologiques, peste
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Comment le Japon comptait attaquer ses ennemis avec des «bombes à peste»
12:08 02.09.2021 (Mis à jour: 13:18 02.09.2021) Alors que les crimes de guerre des nazis sont connus de tout le monde, la Russie vient de déclassifier des documents révélant les intentions lors de la Seconde Guerre mondiale du Japon de mettre au point une arme biologique pour répandre la peste.
Si les crimes nazis sont bien connus et défraient souvent la chronique, ceux du Japon sont moins connus. La Russie a rendu publics des documents affirmant que le Japon a voulu créer
une arme biologique au cours du XXe siècle.
À en croire ces documents consultés par Sputnik, lors de la Seconde Guerre mondiale, l’armée japonaise s’évertuait à créer des moyens bactériologiques de tuer. Ils ont notamment construit une canne spéciale censée transférer aux victimes des puces pesteuses, comme le montrent des documents déclassifiés par les Archives russes de la politique extérieure.
Parmi eux, un rapport adressé au ministre soviétique des Affaires étrangères Andreï Vychinski rédigé en janvier 1950 par un responsable diplomatique en Extrême-Orient. Il contient en annexe une liste de 48 noms de criminels de guerre japonais, dont celui de l’empereur Hirohito, convaincus d’avoir mis au point et
utilisé des armes biologiques.
Outre la «canne à peste», un colonel a proposé d’utiliser des barres de chocolat bourrées de bactéries de la fièvre charbonneuse, indique le rapport.
Des tortures lors des expériences
L’idée d’utiliser des puces pour propager la peste a été proposée par le microbiologiste Shirō Ishii, qui s'occupait de la recherche sur les armes bactériologiques, figure clé dans l'organisation de programmes massifs d'expérimentations biomédicales, sur des cobayes humains notamment. Dans les années 1930, il a proposé à la Défense de créer une arme bactériologique afin de permettre au Japon, pauvre en ressources naturelles, d’égaliser ses chances avec les pays industrialisés pendant la guerre.
Il s’est par la suite retrouvé à la tête de l’organisation nommée Unité 731 qui mettait au point et testait sur des humains des armes bactériologiques. Le scientifique a inventé une bombe en céramique bourrée de puces pesteuses qui devait exploser à 50-100 mètres d’altitude pour assurer une contamination maximale de la surface terrestre.
Outre la peste, ces criminels de guerre étudiaient d’autres maladies comme le typhus et le choléra lors d’expérimentations sur des cobayes humains, pratiquant également des vivisections sans anesthésie. Les victimes mouraient dans des souffrances atroces.
En avril 1941, l’URSS et le Japon ont signé un pacte de neutralité. Le 8 août 1945, disposant de preuves de la préparation d’armes bactériologiques, et considérant les bonnes relations qu’entretenaient le Japon, l’Italie et l’Allemagne (dans le cadre du Pacte tripartite signé en 1940), Moscou a déclaré la guerre à Tokyo. Le Japon a capitulé le 2 septembre 1945, date marquant la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Le Procès de Tokyo, qui a jugé en 1946 les grands criminels de guerre japonais de la guerre, a condamné les crimes contre la paix mais, à la différence du Procès de Nuremberg contre les principaux responsables du Troisième Reich, a caché les crimes japonais contre l’humanité. De nombreux responsables de ces crimes, dont Shirō Ishii, ont ainsi pu se mettre à l'abri. Seul le procès de Khabarovsk, tenu en décembre 1949, a permis de juger et condamner des criminels de guerre pour production et usage d'armes biologiques durant la Seconde Guerre mondiale. Les États-Unis ont reçu de Shirō Ishii l'ensemble des résultats des tests menés à l'Unité 731, qu'il avait conservés dans sa fuite, bénéficiant ainsi d'une totale impunité.