L'aéroport de Kaboul fermé, des Afghans se précipitent aux frontières terrestres

© AFP 2024 WAKIL KOHSARDes Afghans souhaitant quitter Kaboul, le 28 août 2021
Des Afghans souhaitant quitter Kaboul, le 28 août 2021 - Sputnik Afrique, 1920, 01.09.2021
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Des milliers d'Afghans, souhaitant quitter leur pays contrôlé par les taliban*, se pressaient mercredi aux frontières, tandis que de longues files se formaient devant les banques dans la capitale Kaboul alors que l'aide internationale destinée à faire face à la crise humanitaire menace de se tarir.
Les taliban*, qui ont pris le pouvoir le 15 août dans la capitale afghane, s'efforcent de perpétuer le fonctionnement des banques, des hôpitaux et des administrations publiques depuis la fin du retrait des troupes américaines lundi.
Ils ont aussi proclamé une «amnistie» pour tous les Afghans qui ont coopéré avec les forces étrangères depuis 20 ans, et invité leurs compatriotes déplacés par les combats à rentrer chez eux. Mais le mouvement islamiste est confronté à la défiance d'une grande partie de la population.
Depuis la fermeture de l'aéroport de Kaboul pour une durée indéterminée, qui a mis fin à l'évacuation de plus de 122.000 Afghans en deux semaines, les initiatives se multiplient pour faciliter le passage par voie terrestre des Afghans qui se sentent menacés au Pakistan, en Iran et dans les Républiques ex-soviétiques d'Asie centrale.
À Torkham, un des principaux postes-frontaliers avec le Pakistan, à l'est de la célèbre Khyber Pass, un responsable pakistanais a déclaré à Reuters qu'un «grand nombre d'Afghans attendent l'ouverture de la frontière».
Selon des témoins, des milliers de personnes sont également arrivées au poste-frontière d'Islam Qala entre l'Afghanistan et l'Iran. «Je me sens plus en sécurité entouré des forces de sécurité iraniennes», a raconté un Afghan après avoir réussi à quitter son pays.
Le nombre d'Afghans menacés par l'arrivée au pouvoir des taliban*, par exemple parce qu'ils ont travaillé pour les armées, les institutions civiles ou les agences de développement de pays occidentaux, est difficile à évaluer.
L'Allemagne estime à elle seule que le nombre d'Afghans encore éligibles à une évacuation se situe entre 10.000 et 40.000. Le Président français Emmanuel Macron a parlé de son côté de «plusieurs milliers» de personnes restant à évacuer.
Selon les estimations du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), plus d'un demi-million d'Afghans pourraient fuir leur pays d'ici la fin de l'année.
Dans sa résolution adoptée lundi, le Conseil de sécurité des Nations unies a appelé les taliban* à autoriser le départ des Afghans qui le souhaitent, mais il n'a pas appuyé l'idée avancée par la France et le Royaume-Uni d'établir une «safe zone» autour de l'aéroport de Kaboul.
*Organisation terroriste interdite en Russie
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