«Usine à variants»: un candidat à la primaire LR veut réserver les 3e doses de vaccin à l’Afrique

© AFP 2024 PHILL MAGAKOEVaccination en Afrique du Sud
Vaccination en Afrique du Sud  - Sputnik Afrique, 1920, 30.08.2021
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Suite à l’OMS qui dénonce la ruée des pays riches vers la troisième dose de vaccin contre le Covid-19, le candidat à la primaire LR Philippe Juvin estime qu’il serait mieux de donner la priorité à l’Afrique parce que «les variants viendront des zones qui ne sont pas vaccinées».
À partir du 30 août, les rendez-vous pour une troisième dose de vaccin sont désormais possibles en France. Au total, 18 millions de personnes, notamment les plus de 65 ans et les personnes présentant des comorbidités, pourront y avoir accès.
Comme l’a souligné Jean Castex le 26 août, la troisième dose est jugée nécessaire parce que «la protection vaccinale chez certaines personnes baisse».
Sans nier que l’immunité acquise va diminuer au cours des temps, le candidat à la primaire LR Philippe Juvin estime qu’il serait mieux de consacrer ces doses à l’Afrique, car, selon lui, les «variants viendront des zones qui ne sont pas vaccinées».
«L’Afrique est une usine à variants […] donc la question qui se pose c’est de savoir s’il est intelligent de faire une troisième dose à une population jeune européenne, ou plutôt d’utiliser ces vaccins pour les donner à l’Afrique», a-t-il déclaré ce 30 août sur CNews.
Pour Philippe Juvin, la deuxième solution est préférable.

La vaccination peine en Afrique

D’après les données de l'université Johns-Hopkins de Boston, plus de cinq milliards de doses ont été injectées dans le monde. Mais l'accès aux vaccins reste très inégalitaire. Les pays d'Amérique du Nord et d'Europe de l'Ouest affichent des taux de vaccination de leur population supérieurs à 50%. Ceux du Sud et africains peinent à immuniser leur population.
À la fin août 2021, moins de 4% de la population africaine avaient reçu une dose, moins de 3% étaient totalement vaccinés.

Campagnes de rappel vaccinal

Avec la diminution au fil du temps de l'efficacité des vaccins anti-Covid-19, plusieurs pays lancent des vaccinations de rappel pour tenter d'endiguer les flambées épidémiques associées au variant Delta. Les États-Unis n’excluent déjà pas le principe d’une dose supplémentaire tous les cinq mois.
Israël est devenu le premier pays à commencer à administrer une troisième dose, en proposant d’abord le Pfizer-BioNTech aux personnes âgées de plus de 60 ans, avant d’élargir la cible aux personnes âgées de 40 ans et plus dont la deuxième dose a été administrée au moins cinq mois auparavant.
L’idée d’une troisième dose fait aussi son chemin aux États-Unis, en Allemagne, en Suède, au Royaume-Uni.

Mises en garde

Dans ses préconisations rendues le 24 août, la HAS a cependant souligné que son avis était «conditionné à la validation de ce rappel par l'Agence européenne du médicament», puisque les autorisations de mise sur le marché actuellement accordées aux différents vaccins ne prévoient pas de rappel.
La Commission européenne a rappelé jeudi que les pays de l'UE ayant décidé de lancer des campagnes de rappel vaccinal contre le Covid-19 pourraient s'exposer à des risques juridiques accrus, dans la mesure où l'administration d'un rappel n'a pas encore été recommandée par l'Agence européenne des médicaments (AEM).
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a pour sa part déconseillé à plusieurs reprises ces derniers mois ce type de campagne, jugeant nécessaire dans un premier temps de faire progresser la couverture vaccinale dans les pays en développement.
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