Un maire du 93 provoque une polémique après la publication d’un édito anti-vax

© AFP 2023 OLIVIER LABAN-MATTEIXavier Lemoine
Xavier Lemoine - Sputnik Afrique, 1920, 29.08.2021
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Aux maires anti-pass sanitaire s’ajoute un maire anti-vaccin. Il s’agit de Xavier Lemoine, élu (DVD) de la commune de Montfermeil (Seine–Saint-Denis), qui a exhorté les habitants à se poser des questions avant de faire immuniser leurs enfants contre le Covid-19. Un discours qui provoque la polémique.
Dans un édito relayé le 26 août sur les réseaux sociaux, Xavier Lemoine, maire (DVD) de la commune de Montfermeil (Seine–Saint-Denis) et président du territoire Grand Paris-Grand Est, appelle les habitants à réfléchir à deux fois avant de faire vacciner leurs enfants.
​Pour cet élu, «il ne s’agit en aucun cas de vaccins, tout au moins à ce jour pour les différents produits proposés en France, mais de thérapies géniques».
«Alors, au moment où l’on veut, dès la rentrée, massivement vacciner des hommes et des femmes de plus en plus jeunes, en pleine formation à l’âge de l’adolescence, il s’agit de nos enfants donc, je ne peux qu’inciter les parents, à qui le consentement sera demandé, de bien s’intéresser à la portée que leur décision aura de manière irréversible pour l’avenir de leurs enfants», ajoute-t-il.

Un discours qui fait le buzz

Cette publication n’est pas passée inaperçue.
Prisca Thevenot, porte-parole de La République en Marche, a trouvé sur Twitter cet «édito dangereux et irresponsable» notant qu’«aucun traitement ne sera un substitut à la vaccination.»
​​«Utiliser une communication municipale pour avancer tant de fausses informations et contre-vérités, c’est honteux. J’en appelle aux maires du Grand Paris Grand Est à agir pour promouvoir le vaccin», a commenté sur Twitter Mickael Rigault, conseiller municipal de Neuilly-Plaisance, également en Seine–Saint-Denis.
«Xavier Lemoine tient ce discours depuis des mois. Il se prend pour une sommité scientifique, il ferait mieux de faire preuve d’un peu d’humilité. On ne peut pas être anti-vaccin quand on voit la situation actuelle. Avec cet édito, il met une pression psychologique sur les familles», note auprès du Parisien Dominique Dellac (PCF), élue d’opposition à Montfermeil.
Stéphane Troussel, président (PS) du conseil départemental de Seine–Saint-Denis, a également qualifié cela «irresponsable».
«Quand on sait le lien qui unit un maire à ses habitants, cela peut être très dangereux. Il ferait mieux de garder son opinion personnelle pour lui et de protéger la population. Surtout dans un département comme le nôtre qui a été particulièrement touché par le virus», explique-t-il au Parisien.
Depuis le début de l’épidémie, Xavier Lemoine a vivement critiqué la gestion de la crise. Invité le 13 avril dans «Le brunch de l’info» sur LCI, il avait appelé à la «désobéissance civile», dénonçant «le mal qui est infligé à la population française», trouvant «disproportionnée» l’action du gouvernement.

Ces maires qui refusent de contrôler le pass sanitaire

Le pass et la crainte des vaccins poussent plusieurs dizaines de milliers de personnes à descendre dans les rues pour hurler leur opposition.
Le 28 août, environ 160.000 manifestants ont été recensés dans 222 cortèges, dont 14.500 à Paris, selon le ministère de l'Intérieur.
Ce mouvement est également soutenu par d’autres maires qui s’en prennent à cette mesure «libertiсide». Parmi ceux-ci figurent Julien Sanchez de la municipalité gardoise de Beaucaire et Robert Ménard, de Béziers. Pour eux, l’impact de ces décisions nationales sur l’activité économique et l’impossibilité de les appliquer correctement sont en cause.
À Fréjus, David Rachline «préfère voir [ses] agents continuer à se consacrer pleinement à la sécurité des Fréjusiens et des touristes et à la lutte contre la délinquance et les incivilités» au lieu de «faire participer leurs polices municipales au contrôle de ce pass dans les établissements recevant du public [restaurants, bars…]».
Ce refus du contrôle du pass sanitaire a également été soutenu par le maire RN d’Hayange, Fabien Engelmann. «Les commerçants sont malmenés depuis le début de la crise sanitaire, et on leur demande de fliquer les clients», a-t-il argué auprès du Parisien.
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