«Je ne serai celui qui va compter les morts»: le maire de Marseille demande des moyens pour la police

Marseille - Sputnik Afrique, 1920, 24.08.2021
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La ville de Marseille, devenue ces derniers temps le théâtre de nombreux règlements de comptes et fusillades et où le trafic de stupéfiants ne recule pas, a besoin de renforts de la police et des moyens pour la justice, selon le maire de la cité phocéenne.
Le gouvernement doit «faire un rattrapage» pour la ville de Marseille où des règlements de compte et le trafic de stupéfiants continuent de faire des morts, a déclaré ce lundi 23 août le maire de Marseille Benoît Payan sur BFM TV.
«Le Premier ministre, le chef de l’État et le gouvernement ont conscience de la nécessité de faire du rattrapage à Marseille […]. Je ne veux pas qu'on s'habitue aux morts. Je ne serai pas celui qui va compter les balles ou qui va compter les morts tous les matins», a indiqué M.Payan.
​Et d’ajouter que «ce n’est pas acceptable de perdre la vie à 14 ans, d’être blessé à 14 ans de mourir à 20 ans ou à 30 ans […]. On ne peut pas l’accepter».

Il manque quelque 900 policiers

Il a salué l’arrivée des renforts de police promis par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, tout en notant qu’il fallait en envoyer davantage puisqu’il manque au total près de 900 policiers en tenue dans la ville pour y «faire régner l’ordre républicain».
«Depuis 2007, il manque des centaines de policiers à Marseille, à peu près 900 policiers. Le ministre de l’Intérieur, qui nous avait fait une promesse qu’il a tenue, et c’est suffisamment rare pour que cela soit salué, il nous a amené 100 policiers. Il en manque encore 800, mais il va y en avoir 200 qui vont arriver», a précisé le maire.
​La police «fait un travail formidable», mais la ville a aussi besoin de la police judiciaire et financière, à son avis.
«Il faut aller taper les trafiquants là où cela fait mal […]. On n'est pas face à une petite délinquance […]. On a affaire à des bandes organisées, on a affaire à un trafic international de drogues, d’armes, de stupéfiants», a-t-il insisté.

«Avoir une approche globale»

Les autorités ne doivent pas se limiter à envoyer des CRS, a estimé le maire, appelant à donner également des moyens à l’éducation nationale et à la justice.
«On doit taper partout où on doit taper, mais on doit aussi faire de la pédagogie et créer des services publics, parce qu’il faut avoir une approche globale», a conclu le maire.

Situation à Marseille

Quatre personnes, dont un adolescent de 14 ans, ont été tuées à la kalachnikov à Marseille entre le 19 et le 22 août. Un homme a notamment été enlevé en pleine rue puis retrouvé mort dans le coffre d’une voiture calcinée, deux autres ont été abattus dans le quartier de la Marine Bleue.
Gérald Darmanin a fait le lien entre la mort du mineur et la «terreur qui s’installe dans des quartiers dont on sait qu’ils sont la proie des trafiquants de drogues».
Deux jours après la mort de l’adolescent, un autre de 18 ans a été en urgence absolue suite à une fusillade survenue le 20 août.
Depuis début 2021, sans compter les victimes du week-end dernier, 11 personnes ont été tuées à Marseille: cinq entre fin juin et début juillet, et quatre en août, pour un total de 12 victimes sur la période estivale. Cela ressort d’un décompte du nombre de morts dans des règlements de compte que la préfecture de police des Bouches-du-Rhône a fait à la mi-août.
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