Brigitte Bardot accuse un maire français de «prendre le parti de la barbarie»
16:53 24.08.2021 (Mis à jour: 16:09 19.11.2021)
© Sputnik . Alexeï Koudenkola corrida en Espagne
© Sputnik . Alexeï Koudenko
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Icône de la cause animalière, Brigitte Bardot s’en est prise au maire de Seissan pour dénoncer la corrida espagnole qui doit y avoir lieu le 5 septembre. Si l’ex-actrice évoque «un abattoir à ciel ouvert», l’élu estime en revanche qu’«il n’y a rien d’anormal à tuer des taureaux de corrida, puisqu’ils sont faits pour ça».
Brigitte Bardot est indignée. Alors que sa fondation est en train de mener une campagne d’affichage pour dénoncer «la cruauté de la corrida», Seissan (Gers) s’apprête à en accueillir une le 5 septembre.
#STOPCORRIDA
— Fondation Brigitte Bardot (@FBB_Officiel) August 6, 2021
✊ 📍Notre campagne choc « Spectacle garanti avec souffrance animale » s’affiche aujourd’hui à Orthez ! @F3Aquitaine @DenisSalles65 @F3euskalherri @octele @Bleu_Basque @EddyArtigau @gcabel_NRJ @SO_Pau @SO_Paysbasque @LaRepDpyrenees @sacristanpatric pic.twitter.com/lpxig5AZSH
À cette occasion l'ancienne actrice a adressé une lettre ouverte au maire de la ville. Elle est publiée sur son compte Twitter accompagnée de la phrase «Honte à François Rivière, maire de Seissan, qui transforme les arènes de Seissan en abattoir à ciel ouvert».
#Seissan (Gers)
— BRIGITTE BARDOT (@brigitte_bardot) August 24, 2021
Honte à François Rivière, maire de Seissan, qui transforme les arènes de Seissan en abattoir à ciel ouvert : 1ère corrida espagnole organisée le dimanche 5 septembre... avec gratuité pour les enfants de moins de 14 ans, un véritable scandale ! pic.twitter.com/uABZk2DmlO
Dans sa lettre, Mme Bardot rappelle avoir déjà dénoncé, il y a près de 10 ans, un projet de corrida espagnole à Seissan qui «scandalisait bon nombre de Gersois et ne s’inscrivait nullement dans la tradition» locale.
Elle est d’autant plus indignée par ce prochain «spectacle» basé «sur la souffrance, l’agonie et la mort d’un être sensible», qu’il sera «accessible gratuitement aux enfants». Elle cite, entre autres, une recommandation adressée par le comité des Droits de l’enfant de l’Onu à la France «d’interdire l’accès des enfants aux spectacles de tauromachie».
«Monsieur le Maire, les arènes où la torture d’un animal est montrée en spectacle se vident, et c’est tant mieux! Aujourd’hui vous prenez le parti de la barbarie et le contresens de l’Histoire… J’espère que vous démentirez de nouveau mes propos pour ne pas transformer les arènes de Seissan en abattoir», a conclu l’actrice.
L’édile se défend
Le journal du Gers a annoncé le 23 août qu’il y aurait dimanche 5 septembre des «rencontres taurines» dans la ville. Contacté par Actu, François Rivière ne s'étonne pas «de toutes ces provocations».
«Je suis un fervent défenseur de nos cultures du sud-ouest: la chasse à la palombe, au sanglier, les courses landaises et les corridas», a-t-il précisé avant d’ajouter qu’il acceptait cela «au motif qu’il n’y a rien d’anormal à tuer des taureaux de corrida, puisqu’ils sont faits pour ça».
Il a confirmé qu’il y aurait trois jeunes bêtes qui seraient torées sans mise à mort et deux autres qui seraient torées et tuées. Quant à la remarque de Brigitte Bardot sur les enfants, le maire rappelle qu’il n’existe pas actuellement de loi qui pourrait interdire la gratuité pour les plus jeunes.
La corrida en France
Si la corrida n’est pas officiellement interdite dans l'Hexagone, il y a deux ans la majorité de la population se prononçait contre. Réalisé fin 2019 pour la Fondation Brigitte Bardot, un sondage relevait que 86% des Français étaient favorables à l’interdiction des arènes aux mineurs, et près de trois Français sur quatre (74%) souhaitaient la suppression des corridas avec mise à mort. Même dans les régions taurines, 80% des personnes interrogées y étaient favorables.
Le 1er août, Le Journal du Dimanche a publié une tribune de 36 parlementaire, dont 24 LREM, cinq Modem, quatre Agir et trois LR, qui dénonçaient «une pratique barbare» qui «n'est pas digne d’un pays civilisé» et défendaient son interdiction.
Les élus demandaient, en outre, «l'interdiction immédiate de l'accès des mineurs aux arènes» ainsi que l’abrogation de l’alinéa 7 de l’Article 521-1 du Code pénal, qui autorise, lorsqu’une tradition locale ininterrompue peut être invoquée, les courses de taureaux et combats de coqs.