Les Marseillais refusent la probable mise à l’écart de Didier Raoult

© AFP 2024 CHRISTOPHE ARCHAMBAULTDidier Raoult auditionné au Sénat
Didier Raoult auditionné au Sénat - Sputnik Afrique, 1920, 21.08.2021
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Alors que le controversé professeur pourrait se voir mis à la retraite, ses soutiens se mobilisent, notamment dans la cité phocéenne. Certains élus locaux donnent de la voix.
Après le départ du docteur Louis Fouché, figure du mouvement anti-pass sanitaire qui a annoncé quitter l'Assistance publique-Hôpitaux de Marseille, c’est désormais la mise en retrait de Didier Raoult qui agite tous les débats sur la Cannebière.
Le controversé professeur pourrait en effet se voir poussé vers la sortie, rapporte Le Monde. Un appel d’offres doit être ouvert en septembre, pour lui trouver un remplaçant à la tête de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée Infection, alors que l’infectiologue a atteint l’âge limite de la retraite. Sa demande de cumul emploi-retraite semble devoir lui être refusée.
Un limogeage qui ne fait pas l’unanimité à Marseille, où une partie de la population prend parti pour Didier Raoult, rapporte LCI. Certains habitants dénoncent une «décision politique», d’autant plus discutable que l’État est en recherche de soignants, relate la chaîne qui a interrogé la population.
Les soutiens de l’infectiologue pourraient venir grossir les rangs des manifestations contre l’extension du pass sanitaire, qui agitent la cité phocéenne depuis plusieurs semaines.
Du côté des élus locaux, plusieurs voix se sont aussi élevées pour contester le non-prolongement de Didier Raoult à la tête de l’IHU.
Le sénateur Stéphane Ravier (RN) a ainsi dénoncé un «règlement de compte politique» dans un communiqué. L’élu des Bouches-du-Rhône a affirmé que Didier Raoult payait le fait d’être «trop iconoclaste, peut-être trop marseillais, pas assez soumis au sanitairement correct». Il souligne que la position de l’IHU sur le pass sanitaire a pu peser dans la balance.
Même son de cloche pour Yves Moraine, conseiller départemental (LR), soigné par les équipes de Didier Raoult.
«Je n'oublie pas. Et cette décision ne me plaît pas. C'est une reprise en main de l'Assistance publique. J'apporte tout mon soutien au professeur Raoult», déclare l’élu à France Bleu.
Silence radio en revanche du côté du président de région, Renaud Muselier (LR), pourtant connu pour être un proche de l’infectiologue. En octobre dernier, l’élu avait qualifié Didier Raoult de «grand professeur», dans un entretien à Paris Match, lui tenant gré d’avoir «sauvé» sa mère, atteinte du Covid-19.

Propos sur les vaccins et le variant Delta

Connu pour son soutien à l’hydroxychloroquine comme traitement contre le Covid-19, Didier Raoult s’est fait remarquer par différentes sorties médiatiques durant la pandémie. Mais ce sont ses récents propos sur l’efficacité des vaccins et sur l’intensité de la quatrième vague épidémique qui semblent avoir scellé son sort.
«Depuis le début de la pandémie, il y a eu des désaccords, notamment sur la communication ou les pratiques médicales de l’IHU, mais, avec la question de la vaccination, un cap a été franchi», indique ainsi au Monde Jean-Luc Jouve, président de la commission médicale d’établissement de l’IHU.
Début juillet, Didier Raoult avait notamment déclaré que la mortalité chez les vaccinés était «comparable à celle des non-vaccinés».
En décembre dernier, l’infectiologue avait déjà dû faire face à une plainte du Conseil national de l'Ordre des médecins, après des propos jugés controversés sur l'épidémie.
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