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Le Drian critiqué pour son espoir d’un «gouvernement inclusif» de la part des talibans
Le Drian critiqué pour son espoir d’un «gouvernement inclusif» de la part des talibans
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Jean-Yves Le Drian semble prêt à croire aux promesses des talibans* d’installer un régime différent de celui d’il y a 20 ans en Afghanistan. Le ministre a... 18.08.2021, Sputnik Afrique
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Les talibans* sont à nouveau les maîtres de l’Afghanistan, 20 ans après avoir été éjectés du pouvoir. La crainte que suscite leur régime a provoqué la fuite de milliers d’Afghans, certains ayant trouvé la mort à l’aéroport de Kaboul. Pour Jean-Yves Le Drian, le nouveau gouvernement pourrait toutefois ne pas être aussi autoritaire que celui instauré entre 1996 et 2001.Il espère voir un «gouvernement vraiment inclusif et représentatif, qui montre que les talibans* ont changé». Une phrase qui fait échos aux propos du porte-parole du Département d’État américain, Ned Price, qui déclarait le même jour souhaiter un gouvernement «uni, inclusif et représentatif». M.Le Drian et son homologue américain, Antony Blinken, avaient d’ailleurs discuté la veille par téléphone.«La meilleure preuve de ce qu'ils annoncent serait de faire en sorte qu'il y ait un gouvernement de transition, qui montre que les talibans* veulent respecter le droit, mettre fin aux violences et faire en sorte que les populations civiles se sentent en sécurité», a conclu le ministre sur Franceinfo.RéactionsL’usage du terme «inclusif» a suscité de vives réactions chez certaines personnalités politiques. Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France et candidat à l’élection présidentielle de 2022, qualifie son intervention de «néant diplomatique».«On peut lui proposer “taliban* modéré” aussi mais c’est moins créatif. Effrayant!», a commenté la sénatrice Les Républicains des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer.Le journaliste Nils Wilcke s’interroge si le ministre n’est pas tombé dans le «wokisme», tandis que Damien Dole, reporter à Libération, évoque un «islamomacronisme». «Peut-être que Le Drian espère une femme au ministère de l'Émigration afghan, qui sera en charge d'empêcher les "flux migratoires irréguliers"», a-t-il ajouté, en référence au discours d’Emmanuel Macron du 16 août. «Le gag désopilant du jour», renchérit l’avocat et essayiste Gilles-William Goldnadel.PromessesLes représentants des talibans* ont en tout cas multiplié les promesses visant à apaiser les craintes des Afghans et de la communauté internationale. Lors d’une conférence de presse tenue mardi à Kaboul, le porte-parole du mouvement, Zabihullah Mujahid, a notamment assuré que «tous ceux qui sont dans le camp opposé sont pardonnés de A à Z. Nous ne chercherons pas à nous venger». Il a promis un futur gouvernement afghan qui «comprendra des représentants de tous les groupes politiques et couches de la population».Si les croyances et l’idéologie n’ont pas bougé, il a promis de «nombreuses différences» dans leur manière d’exercer le pouvoir. Les femmes seraient, a priori, autorisées à continuer de travailler «dans le respect des principes de l'islam», a-t-il assuré. Dans un entretien à Associated Press, un membre de la Commission culturelle des talibans* a même évoqué la possibilité pour elles de «faire partie des structures gouvernementales conformément à la charia».ReconnaissanceReste également la question de la reconnaissance du pouvoir en place. La Chine, qui avait déjà accepté une rencontre avec les talibans* en juillet, est prête à des «relations amicales». À l’instar de la France, la Russie, l’Allemagne, le Royaume-Uni ou encore la Turquie ont annoncé vouloir d’abord observer le comportement des nouveaux dirigeants.L’Union européenne, via son représentant diplomatique Josep Borrell, a reconnu qu’elle «devra parler» à ces derniers car ils ont «gagné la guerre». Le Canada a d’ores et déjà annoncé qu’il n’a «pas l’intention» de les reconnaître. Les réactions sont en tout cas moins hostiles qu’il y a 20 ans, lorsque seuls le Pakistan, les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite avaient reconnu le pouvoir sous les talibans*.*Organisation terroriste interdite en Russie
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Le Drian critiqué pour son espoir d’un «gouvernement inclusif» de la part des talibans
12:57 18.08.2021 (Mis à jour: 20:47 14.09.2021) Jean-Yves Le Drian semble prêt à croire aux promesses des talibans* d’installer un régime différent de celui d’il y a 20 ans en Afghanistan. Le ministre a confié sur Franceinfo espérer un gouvernement «vraiment inclusif et représentatif».
Les talibans* sont à nouveau les maîtres de l’Afghanistan, 20 ans après avoir été éjectés du pouvoir. La crainte que suscite leur régime a provoqué la fuite de milliers d’Afghans, certains
ayant trouvé la mort à l’aéroport de Kaboul. Pour Jean-Yves Le Drian, le nouveau gouvernement pourrait toutefois ne pas être aussi autoritaire que celui instauré entre 1996 et 2001.
«Ce n'est pas la même génération», précise le ministre des Affaires étrangères mardi 17 août sur Franceinfo. «Ils déclarent vouloir acquérir de la respectabilité, de l'honorabilité. Ils ont annoncé qu'ils respecteraient les droits acquis au cours des 20 dernières années en Afghanistan. Il faut qu'ils le démontrent», plaide-t-il.
Il espère voir un «
gouvernement vraiment inclusif et représentatif, qui montre que les talibans* ont changé». Une phrase qui fait échos aux propos du porte-parole du Département d’État américain, Ned Price, qui déclarait le même jour souhaiter un gouvernement «uni, inclusif et représentatif». M.Le Drian et son homologue américain, Antony Blinken, avaient d’ailleurs discuté la veille par téléphone.
«La meilleure preuve de ce qu'ils annoncent serait de faire en sorte qu'il y ait un gouvernement de transition, qui montre que les talibans* veulent respecter le droit, mettre fin aux violences et faire en sorte que les populations civiles se sentent en sécurité», a conclu le ministre sur Franceinfo.
L’usage du terme «inclusif» a suscité de vives réactions chez certaines personnalités politiques. Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France et candidat à l’élection présidentielle de 2022, qualifie son intervention de «néant diplomatique».
«On peut lui proposer “taliban* modéré” aussi mais c’est moins créatif. Effrayant!», a commenté la sénatrice Les Républicains des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer.
Le journaliste Nils Wilcke s’interroge si le ministre n’est pas tombé dans le «wokisme», tandis que Damien Dole, reporter à Libération, évoque un «islamomacronisme». «Peut-être que Le Drian espère une femme au ministère de l'Émigration afghan, qui sera en charge d'empêcher les "flux migratoires irréguliers"», a-t-il ajouté,
en référence au discours d’Emmanuel Macron du 16 août. «Le gag désopilant du jour», renchérit l’avocat et essayiste Gilles-William Goldnadel.
Les représentants des talibans* ont en tout cas multiplié les promesses visant à apaiser les craintes des Afghans et de la communauté internationale. Lors d’une conférence de presse tenue mardi à Kaboul, le porte-parole du mouvement, Zabihullah Mujahid, a notamment assuré que «tous ceux qui sont dans le camp opposé sont pardonnés de A à Z. Nous ne chercherons pas
à nous venger». Il a promis un futur gouvernement afghan qui «comprendra des représentants de tous les groupes politiques et couches de la population».
Si les croyances et l’idéologie n’ont pas bougé, il a promis de «nombreuses différences» dans leur manière d’exercer le pouvoir. Les femmes seraient, a priori, autorisées à continuer de travailler «dans le respect des principes de l'islam», a-t-il assuré. Dans un entretien à Associated Press, un membre de la Commission culturelle des talibans* a même évoqué la possibilité pour elles de «faire partie des structures gouvernementales conformément à la charia».
Reste également la question de la reconnaissance du pouvoir en place. La Chine, qui avait déjà accepté une rencontre avec les talibans* en juillet, est prête à des «relations amicales». À l’instar de la France, la Russie, l’Allemagne, le Royaume-Uni ou encore la Turquie ont annoncé vouloir d’abord observer le comportement des nouveaux dirigeants.
L’Union européenne, via son représentant diplomatique Josep Borrell, a reconnu
qu’elle «devra parler» à ces derniers car ils ont «gagné la guerre». Le Canada a d’ores et déjà annoncé qu’il n’a «pas l’intention» de les reconnaître. Les réactions sont en tout cas moins hostiles qu’il y a 20 ans, lorsque seuls le Pakistan, les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite avaient reconnu le pouvoir sous les talibans*.
*Organisation terroriste interdite en Russie