Ebola: «sueurs froides» à Abidjan

© AFP 2024 SIA KAMBOUUn médecin en Côte d’Ivoire
Un médecin en Côte d’Ivoire - Sputnik Afrique, 1920, 18.08.2021
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En Côte d’Ivoire, les autorités tentent d’éviter la propagation du virus Ebola récemment détecté dans le pays. Plusieurs stratégies d’action sont rapidement mises en branle sur recommandation de l’OMS. La vaccination des premiers cas contacts vient de commencer grâce aux milliers de doses de vaccins envoyées par la Guinée.
À peine éradiquée en Guinée, Ebola se retrouve en Côte d'Ivoire! Les autorités de ce pays s’activent pour éviter une épidémie à travers une stratégie d’actions au premier rang desquelles, la vaccination.
«Les autorités sanitaires ivoiriennes ont été informées ce jour du 14 août 2021 par l’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire d’un cas positif de la maladie à virus Ebola après examen d’un échantillon prélevé le 13 août 2021, aux urgences médicales du CHU de Cocody, sur une jeune fille âgée de 18 ans de nationalité guinéenne», annonçait le samedi 14 août à la télévision nationale RTI, Pierre N’Gou Demba, le ministre ivoirien de la Santé, de l'hygiène publique et de la couverture maladie.
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Ce cas importé de la ville de Labé en terre guinéenne est arrivé le 11 août en Côte d’Ivoire par transport terrestre.
Le ministre ivoirien de la Santé a affirmé que cette personne était «actuellement en isolement et prise en charge au centre de traitement des maladies hautement épidémiques du CHU de Treichville», à Abidjan.
Une campagne de vaccination a aussitôt été lancée le 16 août 2021 dans la capitale économique ivoirienne, en visant prioritairement le personnel soignant et les cas contacts.
«L’objectif de cette campagne est simple. C’est d’avoir une vaccination de qualité qui cible les personnes à risque», précise Jean-Marie Vianny Maurice Yameogo, le représentant résident de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en Côte d’Ivoire. L'officiel ivoirien s'exprimait devant les médias, dont Sputnik, au terme d'une sortie sur le terrain.
L’agence spéciale onusienne a vivement recommandé la vaccination aux autorités ivoiriennes dès la confirmation du cas.
«Ce n’est pas une vaccination de masse. C’est une vaccination en anneau autour du cas index. Ce sont donc des vaccins d’appoint [5.000 doses, ndlr] qui nous ont été envoyés par la Guinée», insiste-t-il tout en précisant que «les contacts directs de la patiente, les contacts de ses contacts» sont déjà identifiés.
«On a pu identifier tous les points d’arrêt du bus qui a ramené la patiente de la Guinée en Côte d’Ivoire. Toutes les personnes qui sont descendues ont été identifiées. Cela nous fait 130 personnes contacts immédiats environ identifiées. À cela s’ajoutent tous les autres contacts de contacts, le personnel de santé qui les a pris en charge etc… Et on espère pouvoir interrompre la chaîne de transmission, lorsqu’on arrivera à vacciner effectivement toutes ces personnes contacts qui sont des personnes à risque» a-t-il déclaré.
​Les 5.000 doses anti-Ebola, que la Guinée a obtenu grâce au soutien de l'OMS, ont été «acheminées vers la Côte d’Ivoire grâce à un accord entre les ministères de la Santé des deux pays», précise l'OMS.

Sueurs froides

Durant près de trente ans, la Côte d’Ivoire n’avait plus recensé de cas d’Ebola alors qu’entre 2014 et 2016, les pays frontaliers comme la Guinée et le Liberia, ont été fortement touchés par la maladie.
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Mais l’annonce faite par le ministre de la Santé de Côte d’Ivoire a provoqué «des sueurs froides» chez de nombreux Ivoiriens, comme en témoigne ce quadragénaire, employé d'une ONG, joint par Sputnik à Abidjan.
«La nouvelle nous a donné des sueurs froides. À la maison tout le monde en parle et on se demande comment on ferait si en plus du Covid-19, on devrait lutter pour nous prémunir d’un autre virus hautement contagieux», a-t-il indiqué.
​Ebola a officiellement fait plus de 11.300 morts dans la sous-région ouest-africaine entre 2014 et 2016, essentiellement au Libéria, en Guinée et en Sierra Leone. Ces deux derniers pays étant limitrophes de la Côte d’Ivoire.

L'OMS rassure

«Pas de panique», rassure le représentant de l’OMS en Côte d’Ivoire qui affirme que «la riposte «en cours répond aux stratégies recommandées par l’OMS».
Il a assuré que «la Côte d’Ivoire disposait déjà d’un dispositif de veille datant de 2014» qui a été activé dans le cadre d’une stratégie qui met en jeu outre la vaccination, d’autres actions comme: la surveillance au niveau des points d’entrées du pays, la communication des risques, la prévention, le contrôle des infections, le renforcement des capacités à tous les niveaux, etc...
«Il n’y a pas d’évasions de cas contacts à ce qu’on sache. Nous travaillons en ce moment à ce qu’on puisse vacciner toutes les personnes identifiées. La population n’a pas à s’inquiéter» rassure-t-il.
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Pour lui, le vaccin contre Ebola a été une avancée majeure dans la lutte contre la maladie. Mieux, poursuit-il, «l’OMS a mis en place un protocole de traitement thérapeutique qui a fait ses preuves dans d’autres pays déjà frappés par la maladie».
«À l’heure actuelle, nous disposons de cinquante kits de ce protocole pour commencer à prendre en charge les malades au cas où il y en aurait. Voilà pourquoi nous disons aux Ivoiriens de ne pas s’inquiéter», a conclu le Dr Jean-Marie Vianny Maurice Yameogo.
Des propos rassurants, qui détonent pourtant avec ceux de Matshidiso Moeti, la Directrice régionale pour l'Afrique de la même OMS. Dans un communiqué datant du 14 août, elle qualifiait en effet d'«extrêmement préoccupant» le fait que «cette flambée se soit déclarée à Abidjan, une métropole de plus de quatre millions d’habitants».
Néanmoins, «l’essentiel de l’expertise mondiale en matière de lutte contre la maladie à virus Ebola se trouve ici, sur le continent, et la Côte d’Ivoire peut tirer parti de cette expérience pour accélérer la riposte. Il s’agit de l’un des six pays auxquels l’OMS a récemment fourni un appui dans le but de renforcer la préparation à la lutte contre la maladie à virus Ebola et ce diagnostic rapide montre que la préparation porte ses fruits», a rajouté la DG Afrique de l'OMS.
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