Sous les talibans, l’Afghanistan ne sera pas une nouvelle incarnation de Daech, estime Moscou

© AP PhotoDes talibans* en Afghanistan
Des talibans* en Afghanistan - Sputnik Afrique, 1920, 16.08.2021
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Si les autorités russes ne craignent pas que l’Afghanistan sous les talibans* devienne une nouvelle incarnation de Daech*, elles ne reconnaissent pour l’heure pas leur pouvoir et préfèrent attendre de voir comment ils dirigeront le pays.
La prise de Kaboul par les talibans* a surpris Moscou qui pensait que l’armée afghane leur résisterait pendant quelque temps, a déclaré lundi 16 août Zamir Kaboulov, représentant spécial du Président russe pour l'Afghanistan.
«Apparemment, nous étions trop optimistes quant au niveau de préparation des forces armées formées par des militaires américains et otaniens. Elles ont abandonné les armes après le premier tir», constate M.Kaboulov sur les ondes de la radio russe Écho de Moscou.
Dans une interview accordée ce lundi à NBC, le conseiller de Joe Biden à la sécurité nationale, Jake Sullivan, s’est lui aussi dit surpris par la chute si rapide des villes afghanes.
Il s’est pourtant défendu, affirmant que «cela a pris aux Américains 20 ans et leur a coûté des dizaines de milliards de dollars de doter les forces de sécurité nationale afghanes du meilleur équipement, d'une meilleure formation et d'un meilleur potentiel, mais malgré cela, les Américains «n'ont pas pu leur donner la volonté [de se battre, ndlr].»

Nouvelle incarnation de Daech*?

Si les talibans sont placés sur la liste officielle des organisations terroristes en Russie, ainsi qu’au Canada, au Kazakhstan et aux Émirats arabes unis, poursuit le diplomate, Moscou ne craint tout de même pas que l’Afghanistan ne se transforme en nouvelle incarnation de Daech*.
«Je n’ai aucune peur sur ce sujet. J’ai vu que les mêmes talibans* combattaient sans merci Daech*, à la différence des Américains et de l’Otan, y compris le gouvernement afghan en fuite», précise-t-il.

Moscou prend son temps

Cependant, le Kremlin compte prendre son temps avant de reconnaître ou non le nouveau pouvoir.
«Nous ne nous dépêcherons pas. Reconnaître ou ne pas reconnaître [le régime des talibans*, ndlr] dépend de leur comportement. Nous regarderons de près si la manière dont ils dirigent le pays sera responsable. En fonction de cela, Moscou tirera les conclusions appropriées», poursuit-il.
Le diplomate a souligné que l’ambassadeur de Russie en Afghanistan Dmitri Jirnov doit rencontrer mardi 17 août un représentant des talibans* pour discuter de la sécurité de la mission diplomatique russe dans le pays, ajoutant qu’actuellement, elle compte environ 100 employés, dont une partie sera évacuée «pour que le personnel ne soit pas trop important».

Sécurité des diplomates russes

Pour sa part, l’ambassadeur a annoncé ce lundi qu’après le départ des forces de sécurité afghanes, les talibans* se sont chargés de sécuriser l’ambassade russe.
«Les talibans* gardent déjà l’ambassade […]. Ils ont confirmé que les diplomates russes ne perdraient pas le moindre cheveu, affirmant "vous pouvez travailler tranquillement"», a-t-il indiqué à la chaîne Rossïya 24.
Enfin, il espère que les talibans* tiendront leur promesse, celle de protéger les droits de l’homme, ainsi que de lutter contre le trafic de drogue et le terrorisme. Quant au Président afghan Ashraf Ghani, le diplomate estime que son pouvoir s’est «écroulé comme un château de cartes».
*Organisation terroriste interdite en Russie
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