Dénoncé sur les réseaux sociaux par sa victime, menacée de mort et de viol, il se rend à la police
17:31 16.08.2021 (Mis à jour: 16:08 19.11.2021)
© Photo pixabay / fancycrave1Devant un écran
© Photo pixabay / fancycrave1
S'abonner
Depuis des mois un individu de 21 ans bombardait une internaute, qu’il ne connaissait pas personnellement, de menaces de mort et de viol. La jeune femme a fini par le dénoncer sur les réseaux sociaux et grâce à la mobilisation, son tweet a été relayé plus de 30.000 fois. La police a ouvert une enquête.
Le 13 août, une utilisatrice de Twitter habitant dans l'Essonne a partagé le calvaire qu’elle vit depuis juin, harcelée par un individu sur les réseaux sociaux.
Début juin, elle avait été contactée par un internaute qu’elle ne connaissait pas, qui n’avait apparemment pas aimé une de ses vidéos sur TikTok. «T’es pas une princesse», réagit-il après que la jeune femme, qui vient de fêter ses 19 ans en août, a posté une vidéo.
Puis l’individu devient de plus en plus insistant. En quelques semaines, ses insultes ont viré aux menaces de mort. Malgré les blocages, il parvient à lui envoyer des vidéos, des textos et des messages audio sur Instagram et Twitter dans lesquels il la menace: «je vais t’exploser le crâne», «je massacre absolument toute ta famille». Dans sa dernière vidéo, il brandit un couteau et assène «Toi je t'attrape, je vais te violer, je vais massacrer ta famille». L’individu affirme se trouver dans la ville d'Essonne où habite la jeune femme.
L’individu ayant publié ses vidéos à visage découvert, d’autres victimes se sont manifestées. Une autre jeune femme affirme que l’intéressé la harcèle depuis six ans et qu’elle a porté plainte «trois fois […] et ce mec est toujours en liberté».
Grâce à la mobilisation des internautes, ce contenu a été relayé environ 30.000 fois.
Le 14 août, Marlène Schiappa, ministre déléguée auprès du ministre de l’Intérieur chargée de la Citoyenneté, a indiqué que la police enquêtait sur cette affaire depuis le 13 août.
Bonjour merci pour votre alerte mais la police est déjà sur cette affaire depuis hier. pic.twitter.com/xDx9cVkBlC
— 🇫🇷 MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) August 14, 2021
La police nationale a déclaré avoir contacté la victime. «Les enquêteurs de Pharos sont saisis. Ne gênez pas les investigations en cours», a twitté la police le 14 août.
[#VosSignalements] Vous êtes nombreux à nous avoir signalé le tweet ⬇️. La victime a été contactée.
— Police nationale (@PoliceNationale) August 14, 2021
⭕️ Les enquêteurs #Pharos sont saisis.
➡️ Ne gênez pas les investigations en cours.
❌Ne diffusez pas et ne relayez pas :
d’éléments à caractère personnel ou faux.
Merci 🙏. pic.twitter.com/037rRDqWSl
D’après France Bleu Paris, toujours le 14 août, le suspect, 21 ans, s’est rendu de lui-même dans un commissariat du Val-d'Oise où il a été interpellé.
Victimes de cyberharcèlement
Avec la percée des technologies, le phénomène de cyberharcèlement devient de plus en plus inquiétant. Selon un sondage réalisé par l'Onu en 2019 auprès d'adolescents de 30 pays, un jeune sur trois déclarait avoir été victime de cyberharcèlement.
D'après le ministère français de l’Éducation, 40% des mineurs disent avoir été victimes d’une agression ou méchanceté en ligne.
Le moyen le plus fréquemment utilisé par les harceleurs reste le texto (20,3%), suivi d’appels téléphoniques méchants, humiliants, désagréables (13,9%), de l’usurpation d’identité (12,1%) et de l’exclusion d’un groupe social en ligne (11,6%).
En 2009 en France, la plateforme Pharos a été mise en place où les internautes peuvent signaler des contenus et comportements en ligne illicites.
«Dans le top 3 des mécanismes mis en œuvre pour se défendre contre le harcèlement, on a une augmentation notable, en particulier en France, des signalements sur les sites web, des blocages, et du fait de prévenir un adulte pour les jeunes: il y a donc tout de même une évolution plutôt positive si l'on regarde les actions mises en œuvre, la prise de conscience», explique sur France Inter Corinne Caillaud, directrice des affaires publiques de Microsoft France.
Selon un baromètre annuel dressé par Microsoft chaque année, en 2020, pas moins de 24% des sondés ont dit avoir été impliqués dans des affaires de harcèlement, parmi eux 9% en tant que victimes, d’autres en tant que témoins.