Où, quand et comment: ce que l’on sait sur le radar destiné à verbaliser les motards trop bruyants

© Photo Pixabay/JolyneanneUne moto
Une moto - Sputnik Afrique, 1920, 15.08.2021
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Un nouveau radar acoustique, Méduse, destiné à mesurer les décibels au passage des motards et à déterminer le dépassement des normes, a fait son apparition dans les Yvelines il y a quelques mois. Dès l’automne, il sera testé dans huit agglomérations françaises. Les verbalisations ne sont pas au programme avant 2022.
Emmanuel Macron a eu beau suspendre le décret sur l’examen technique obligatoire des motos visant entre autres à traquer les nuisances sonores, ces dernières pourront être verbalisées prochainement grâce aux radars Méduse conçus par l’organisme Bruitparif.
Ces capteurs ayant pour vocation à mesurer le volume sonore des véhicules ont été installés il y a quelques mois sur la «route des 17 tournants» dans la vallée de Chevreuse (Yvelines) connue de tous les motards franciliens. L’expérimentation sera étendue à huit agglomérations à l’automne prochain.
La directrice de Bruitparif Fanny Mietlicki s’est livrée au Parisien sur les perspectives de transformer le radar Méduse en capteur capable de verbaliser les motards trop bruyants.

Des verbalisations pas avant 2022

«Un seuil maximum de décibels sera fixé par décret pour déterminer à quel niveau il convient de sanctionner un conducteur qui fait trop de bruit», explique-t-elle.
L’objectif de Bruitpaf est à terme, mais pas avant 2022, de dresser des PV et pour ce faire, de coupler le radar acoustique à un lecteur automatisé de plaques d’immatriculation afin de photographier le véhicule bruyant.
Bruitparif a précisé au quotidien que la vocation du radar consistera à «identifier et sanctionner les engins excessivement bruyants du fait d’une conduite en surrégime, d’une vitesse excessive, d’un débridage, de l’utilisation d’un pot d’échappement non homologué, modifié ou dont la chicane a été enlevée sur les motos.»

Un impact sur la pollution sonore

«Les gens ont beaucoup de mal à supporter ces bruits qu’ils considèrent comme inutiles», détaille Fanny Mietlicki.
«Si ces radars de bruit sont installés un peu partout en France, nous sommes persuadés qu’ils auront un réel impact sur les nuisances sonores», a confié au quotidien Franck Olivier Torro, porte-parole de l’association Ras le Scoot.
La directrice de Bruitparif avait précédemment expliqué à Actu que beaucoup de points étaient encore en discussion. Le projet mené par le ministère de la Transition écologique devait encore déterminer les seuils à ne pas dépasser et discuter des gradations de verbalisation avec le ministère de l’Intérieur, entre autres. 

La FFMC prône la pédagogie

Didier Roca, porte-parole de la Fédération française des motards en colère (FFMC), avait déploré auprès d’Actu qu’on faisait «de la sanction, pas de la pédagogie».
 «Ça fait 40 ans qu’on travaille auprès de nos adhérents sur ce point. Les valeurs, le respect d’autrui, le vivre ensemble… Mais il y a quelques comportements nuisibles bien sûr.»
Selon lui, tout motard a dans son ADN l’envie de modifier le son de son engin qui est déterminant dans le choix de la moto.
«Ce sont les comportements qui doivent être travaillés», affirme-t-il en ajoutant que la FFMC faisait de la pédagogie au sujet du bruit.

Un signal d’alarme pour les plus bruyants

«Cette expérimentation sonne comme un signal d’alarme pour les usagers les plus bruyants. Si la situation ne s’améliorait pas rapidement a minima dans les zones "sensibles" comme la vallée de Chevreuse, tout conduirait à la dernière extrémité: une verbalisation automatique dont tous les ingrédients seraient déjà prêts! À bons entendeurs...», avait prévenu la FFMC dès septembre 2019.
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