«L’hôtel de la mort»: des Français témoignent de leur quarantaine forcée dans un hôtel Covid en Sicile

© AFP 2024 Giovanni IsolinoSicile
Sicile - Sputnik Afrique, 1920, 09.08.2021
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Plusieurs touristes français ayant tenté de passer leurs vacances à l’étranger se sont retrouvés en quarantaine forcée en Sicile. Beaucoup décrivent un véritable calvaire en raison de l’hôtel dans lequel ils ont été relogés.
Ils pensaient passer des vacances paisibles sous le soleil, mais ont subi les règles drastiques de la Sicile. Même avec un pass sanitaire, les voyageurs de France, de Grèce et des Pays-Bas doivent se soumettre à un test rapide à l’arrivée sur l’île. Les personnes vaccinées n’en sont pas exemptées. En cas de tests positifs, elles sont emmenées dans un «hôtel Covid».
Ces derniers jours, des dizaines de voyageurs français racontent leur calvaire sur l’île italienne, en particulier dans l’hôtel «San Paolo Palace» de Palerme, transformé en centre d’accueil pour les touristes positifs au Covid-19.

Témoignages

«L'eau des robinets est orange, les chambres sont insalubres, c'est immonde. Si on est en bonne santé, on sortira forcément malade d'ici», raconte à La Dépêche du Midi Élodie, placée en tant que cas contact, son amie ayant été testée positive.
«C'est l'hôtel de la mort. Les conditions d'hygiène sont imaginables: pas de désinfection, pas de gel, eau jaunâtre… Si l'on n'a pas encore le Covid, on l'attrape au bout de quelques jours ici, c'est certain», abonde une mère de famille dans Le Figaro.
Doublement vaccinée, elle a été la seule de son groupe à avoir été testée positive, forçant les autres à l’isolation avec elle.
«On était dans des chambres de 10 mètres carrés avec deux lits pour trois, pas de clim sous 40 degrés, des bouches de ventilation moisies sans compter la privation de nourriture, elle est tellement mauvaise qu'on ne mange plus. Mes enfants ont maigri et moi aussi», s’est indignée Mélissa au micro de RTL, toujours à propos du même hôtel.
Sans mentionner l’hôtel où elle a été assignée, une autre mère de famille évoque auprès d’Europe 1 elle aussi «des chambres qui font environ 10 mètres carrés».
«Le sommier est complètement arraché, taché de chez taché, un chien n'y dormirait pas. Et la moquette est dans le même état», déplore-t-elle.
Seul moyen pour tous ces touristes de quitter l’établissement: présenter un test PCR négatif, auquel cas leur séjour est prolongé de 10 jours. Selon elle, certains ont passé une trentaine de jours sans pouvoir sortir.

Des Espagnols se plaignent aussi

Des touristes espagnols, eux aussi coincés dans l’hôtel «San Paolo Palace», ont fait part de leur «épreuve» dans le quotidien El Mundo. «Nous ne voulons pas de luxe, d'accord, mais c'est difficile», affirme une vacancière. Elle y est bloquée avec sa famille depuis le 20 juillet, lorsque sa fille a été testée positive à bord du bateau de croisière qui les emmenait en Sicile.
Si la nourriture et les inspections médicales sont gratuites, ils ne reçoivent presque aucune information, se retrouvent sous une forte chaleur sans ventilation et dénoncent une mauvaise organisation. D’autres compatriotes, venus de Barcelone, ont pu quitter l’hôtel au bout de 22 jours en isolation.

Améliorations

D’après le journal Marianne, l’ambassade de France en Italie a recensé une quinzaine de signalements. La situation est telle qu’un groupe Facebook a été créé pour que les voyageurs racontent leur expérience dans les centres d’accueil Covid en Sicile. D’après France Bleu, la situation à l’hôtel s’est depuis légèrement améliorée: des ventilateurs y ont été installés et l’établissement a été nettoyé et désinfecté.
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