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«Elle a joué avec le feu» et envoyé des «signaux»: une cour suisse critiquée pour avoir réduit la peine d’un violeur
«Elle a joué avec le feu» et envoyé des «signaux»: une cour suisse critiquée pour avoir réduit la peine d’un violeur
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Un tribunal suisse a été vivement critiqué après avoir annoncé une réduction de peine pour un violeur, motivée par la conduite de la victime. «Une insulte... 08.08.2021, Sputnik Afrique
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La décision d’un tribunal en Suisse de réviser une peine à l’avantage d’un violeur est mal passée auprès de personnalités politiques, centres d’aide de victimes de viol et féministes, relate La Tribune de Genève.L’agression en question s’est déroulée en février 2020. Deux hommes, un majeur et un mineur, ont rencontré et agressé une Bâloise, 33 ans à l’époque, lors d’une soirée en boîte de nuit.Le majeur, Portugais, a reçu en première instance une peine de prison de 51 mois et devait être expulsé du territoire pour huit ans. Après avoir fait appel, il a été condamné le 31 juillet à une peine allégée: 36 mois, dont 18 avec sursis, et une expulsion du territoire pour six ans.Un viol «relativement court»Pour justifier la révision de la peine, la présidente de la cour évoque le «comportement» de la femme en boîte de nuit et notamment les «signaux» destinés aux prévenus: embrasser un autre homme en partant aux toilettes au vu de son éventuel violeur.En outre, la cour a constaté l’absence d’antécédents de l’agresseur, le viol «relativement court» et le fait qu’il n’ait pas causé de blessures physiques irréversibles à la victime, précise le média suisse 20min.Une gifle à toutes les femmes«C’est surtout un très mauvais signal envoyé par le tribunal, et un jugement incompréhensible», estime l’avocate de la victime.Clara Schneuwly, avocate au cabinet Collectif de défense, à Genève, dénonce de son côté «une violence secondaire pour la victime», un fait «choquant» de «lui reprocher son comportement alors que c’est celui du prévenu qui est l’objet du procès».Selon une autre conseillère nationale, Laurence Fehlmann Rielle, cette histoire «inadmissible» permettra peut-être de «modifier la loi pour y intégrer la notion du consentement».La victime a confié s’être demandé si elle était «vraiment en partie responsable» de son viol, selon 20min.Vers une définition amplifiée?De nombreuses voix exigent que le droit suisse pénal relatif aux infractions sexuelles soit modifié, et que surtout la définition du viol soit revue dans un sens plus amplifié. La législation actuelle prévoit une peine de un à dix ans de prison pour viol, reconnu en cas de recours à la menace, violence ou pressions psychiques.D’après La Tribune de Genève, 22% des femmes suisses ont été victimes d’actes sexuels non consentis.
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«Elle a joué avec le feu» et envoyé des «signaux»: une cour suisse critiquée pour avoir réduit la peine d’un violeur
Un tribunal suisse a été vivement critiqué après avoir annoncé une réduction de peine pour un violeur, motivée par la conduite de la victime. «Une insulte majeure à toutes les femmes», fustige auprès de La Tribune de Genève une conseillère nationale.
La décision d’un tribunal en Suisse de réviser une peine à l’avantage d’un violeur est mal passée auprès de personnalités politiques, centres d’aide de victimes de viol et féministes, relate La Tribune de Genève.
«Il faut constater qu’elle a joué avec le feu», lance la présidente de la cour d’appel, faisant allusion au comportement de la victime.
L’agression en question s’est déroulée en février 2020. Deux hommes, un majeur et
un mineur, ont rencontré et agressé une Bâloise, 33 ans à l’époque, lors d’une soirée en boîte de nuit.
Le majeur, Portugais, a reçu en première instance une peine de prison de 51 mois et devait être expulsé du territoire pour huit ans. Après avoir fait appel, il a été condamné le 31 juillet à une peine allégée: 36 mois, dont 18 avec sursis, et une expulsion du territoire pour six ans.
Un viol «relativement court»
Pour justifier la révision de la peine, la présidente de la cour évoque le «comportement» de la femme en boîte de nuit et notamment les «signaux» destinés aux prévenus: embrasser un autre homme en partant aux toilettes au vu de son éventuel violeur.
En outre, la cour a constaté l’absence d’antécédents de l’agresseur, le viol «relativement court» et le fait qu’il n’ait pas causé de blessures physiques irréversibles à la victime, précise le média suisse 20min.
Sur fond de discussions sur la révision de la définition du viol dans le pays, l’autorité judiciaire insiste dans un communiqué daté du 5 août: «lorsqu’on examine comment l’accusé a interprété la situation, il ne s’agit que de mesurer la culpabilité de l’auteur et non de disqualifier la victime».
Une gifle à toutes les femmes
«C’est surtout un très mauvais signal envoyé par le tribunal, et un jugement incompréhensible», estime l’avocate de la victime.
«C’est scandaleux. Une tenue légère, un geste mal compris permettraient donc à un homme de s’octroyer un rapport sexuel sans l’accord préalable de sa cible? Ce jugement nous renvoie à un passé dont on essaie d’effacer les errances. Il est une insulte majeure à toutes les femmes», fustige auprès de La Tribune de Genève la conseillère nationale Céline Amaudruz (UDC/GE).
Clara Schneuwly, avocate au cabinet Collectif de défense, à Genève, dénonce de son côté «une violence secondaire pour la victime», un fait «choquant» de «lui reprocher son comportement alors que c’est celui du prévenu qui est l’objet du procès».
Selon une autre conseillère nationale, Laurence Fehlmann Rielle, cette histoire «inadmissible» permettra peut-être de «modifier la loi pour y intégrer la notion du consentement».
La victime a confié s’être demandé si elle était «vraiment en partie responsable» de son viol, selon 20min.
«Merci à tous ceux qui m’ont soutenue de m’avoir rassurée et convaincue que je n’ai vraiment rien à me reprocher», a-t-elle indiqué.
Vers une définition amplifiée?
De nombreuses voix exigent que le droit suisse pénal relatif aux infractions sexuelles soit modifié, et que surtout la définition du viol soit revue dans un sens plus amplifié. La législation actuelle prévoit une peine de un à dix ans de prison
pour viol, reconnu en cas de recours à la menace, violence ou pressions psychiques.
D’après La Tribune de Genève, 22% des femmes suisses ont été victimes d’actes sexuels non consentis.