De la défense à la «trahison du peuple»: réactions politiques sur la décision du Conseil constitutionnel

© AFP 2024 LUDOVIC MARINConseil Constitutionnel
Conseil Constitutionnel - Sputnik Afrique, 1920, 06.08.2021
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Le Conseil constitutionnel a rendu une décision cruciale en validant la loi sur le pass sanitaire. Si pour le gouvernement c’est la possibilité de déployer sa stratégie, les opposants crient à la «trahison» et à «l’hypocrisie totale» des Sages.
La loi généralisant le pass sanitaire, adoptée fin juillet par le Parlement, est publiée au Journal officiel ce vendredi. La veille, le Conseil constitutionnel a largement validé ce texte en censurant quelques passages, à savoir, l'isolement obligatoire des personnes contaminées et le licenciement des employés en CDD en défaut de pass.
Les réactions n’ont pas tardé.

«Nous ne sommes pas dans une dictature»

Le garde des Sceaux a défendu sur Twitter la décision des Sages: «Non, nous ne sommes pas dans une dictature mais dans un État de droit! […] Contrairement à leurs convictions le droit, lui, ne peut être manipulé», a réagi Éric Dupond-Moretti.
​Jean Castex, qui s’était déjà réjoui de l’adoption du texte par le Parlement fin juillet, s’est félicité de la décision du Conseil: promulguée, la loi «permettra le plein déploiement de notre stratégie de lutte contre le Covid-19», a-t-il indiqué sur Twitter.
​Pour le sénateur LR Roger Karoutchi, la censure partielle du texte par les Sages est «une leçon » pour l’exécutif. «Au Sénat, nous avions dit au gouvernement : 'Votre texte initial n'est pas bon […]. Attention, il y a un certain nombre de mesures qui ne vont pas passer'», a-t-il rappelé sur Franceinfo dans la soirée du 5 août.

«Hypocrisie totale»

Quant aux opposants, ils ont fait preuve d'ingéniosité dans les épithètes.
Marine Le Pen a dénoncé «l’hypocrisie totale» des Sages, en fustigeant la décision du Conseil qui «ne trouve rien à redire à une loi qui entrave la liberté de circuler des Français».
​L’insoumis Jean-Luc Mélenchon s’est contenté de qualifier la décision de «très décevante».
​Le candidat à la présidentielle et l’une des figures de la galaxie des covido-sceptiques Nicolas Dupont-Aignan s’est indigné de «la prouesse scandaleuse» des Sages, la loi promulguée faisant passer les soignants «de héros à parias».
​Pour Florian Philippot, président des Patriotes, cette décision est une «trahison du peuple de France». Concernant l’imposition du pass sanitaire à l’entrée des hôpitaux, validée par le Conseil, Philippot, intervenant sur BFM TV le 5 août, n’a pas manqué d’utiliser le terme d’«usine de gaz», bien que ce rapprochement entre les crimes nazis et les mesures sanitaires soit vivement critiqué par les survivants de la Shoah.
François Asselineau, président de l’UPR et candidat à la présidentielle est du même avis: d’après lui, le Conseil «a trahi sa mission». «Le suicide du Conseil constitutionnel», a-t-il nommé sa vidéo sortie dans la soirée. Il a également appelé les Français à «descendre dans les rues» le 7 août pour exprimer leur désaccord. Une manifestation a déjà eu lieu devant le Palais-Royal le 5 août dans la soirée, après l’annonce de la décision des Sages.

​Clash entre Bardella et une secrétaire d’État

Jordan Bardella, collègue de Marine Le Pen au sein du Rassemblement national, a qualifié le Conseil de «politisé et inféodé».
​Suite à cela, le numéro 2 du RN a été recadré par Nathalie Elimas, secrétaire d’État chargée de l’Éducation prioritaire. «Avoir des jeux de politique politicienne, je trouve que vraiment, ce n'est pas responsable», a-t-elle réagi sur Europe 1 le 5 août.
«Jordan Bardella et tant d'autres politiques, malheureusement, instrumentalisent la crise sanitaire. Et on le voit bien d'ailleurs, dans les appels aussi à manifester ce samedi. Je trouve ça assez déplorable», a-t-elle lancé.
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