Les 26-40 ans font exploser le nombre de tests Covid, la facture s’élevant à des centaines de millions d’euros

© AFP 2024 PHILIPPE LOPEZDes soignants dépistent le Covid-19 avec un test PCR à Bacalan près de Bordeaux, mai 2021
Des soignants dépistent le Covid-19 avec un test PCR à Bacalan près de Bordeaux, mai 2021 - Sputnik Afrique, 1920, 05.08.2021
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La France a enregistré durant la dernière semaine de juillet un record du nombre de tests Covid-19 réalisés sur sept jours, dépassant les sommets atteints à Noël 2020 et durant la vague de début avril 2021, constate la Drees qui précise que les 26-40 ans sont particulièrement actifs.
Le nombre de tests Covid-19 est monté en flèche la semaine dernière, note la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees).
«Entre le 26 juillet et le 1er août 2021, 4.118.800 tests RT-PCR et antigéniques ont été validés (dont 54,9% de tests antigéniques), contre 3.607.400 (dont 52,4% de tests antigéniques) la semaine précédente, soit une augmentation de 511.300 tests du SARS-CoV-2, liée au déploiement progressif du pass sanitaire», indique la Direction dans un communiqué de presse publié ce 5 août.
La Drees précise que cette augmentation est concentrée sur les 65 ans ou moins.
«En particulier, les 26-40 ans deviennent la catégorie d’âge où les tests sont les plus nombreux (plus de 1.300.000 tests en une semaine), largement devant les 41-65 ans qui occasionnaient le plus gros volume de tests jusqu’à début juillet 2021», ajoute la note.
Toujours selon le communiqué, ce volume sur sept jours dépasse les précédents sommets en nombre de tests enregistrés avant Noël 2020 et durant le pic de la dernière vague épidémique, début avril 2021.

Cinémas et musées

Cette situation est-elle liée à l’entrée en vigueur du pass sanitaire? En effet, ce dernier donne accès aux établissements accueillant 50 personnes et plus en cas de vaccination totale, d’un certificat de rétablissement ou d’un test Covid-19 négatif.
En vigueur depuis le 21 juillet dans certains établissements, le document doit s'étendre aux cafés-restaurants, foires et salons, transports de longs trajets et établissements médicaux à partir du 9 août, après la décision du Conseil constitutionnel qui doit se prononcer ce jeudi.
La mesure a déjà frappé de plein fouet les cinémas, les musées et les lieux touristiques. Ainsi, le jour même de l’instauration du pass, seules 250.000 entrées dans les salles de cinéma ont été recensées dans le pays, soit une baisse de 70% par rapport à la semaine précédente, selon la Fédération nationale des cinémas français (FNCF).

Restauration

Ce sont maintenant les restaurateurs qui appréhendent la validation de l’obligation du pass à l’entrée. Leur syndicat a d’ailleurs demandé au Conseil constitutionnel que l'obligation de présenter le document pour les repas en terrasse soit censurée, car le contrôle y est particulièrement difficile, surtout en soirée.
«L’UMIH conteste la nécessité de présenter un pass sanitaire pour accéder aux terrasses s’il s’agit d’enrayer la propagation de l’épidémie. Car en l’état des données scientifiques disponibles, la propagation ne s’effectue que dans les lieux clos», indique le syndicat de l’Union des métiers et des industries de l'hôtellerie dans un communiqué.
«Le contrôle peut prendre deux à trois minutes […] Or on boit un café en deux ou trois minutes aussi. Cela va être très compliqué», avait précédemment déclaré à France Bleu Éric Fontaine, président du syndicat hôtelier UMIH 72.
Certains établissements de restauration ont décidé d’appliquer d’ores et déjà la mesure pour évaluer «la perte de chiffre d’affaires».
«Dans notre restaurant, si on avait refusé les personnes qui n'avaient pas un pass sanitaire valide, on aurait perdu 15% de chiffre d'affaires […]. Sur un bar, avec beaucoup plus de monde, ça peut monter jusqu'à 45% de perte de chiffre d'affaires», a fait savoir à Franceinfo Christophe Thiriet, vice-président du syndicat professionnel UMIH, en Moselle.

Prochaine fin du remboursement

Dans l'Hexagone, ces tests sont remboursés par la Sécurité sociale – du moins jusqu'à cet automne –, mais à l'étranger, ils sont déjà aux frais des voyageurs et varient fortement selon les pays et les centres de dépistages pour aller de 20 euros pour un test antigénique en Grèce, au Portugal ou en Croatie, à 190 euros pour un test PCR en Autriche.
Un test antigénique coûte dans le pays environ 25 euros et un test PCR, «tout compris, un peu moins de 50 euros». Au total, la facture du «mix entre le PCR et le test antigénique» s'élève donc «à peu près à 100 et 120 millions» d'euros par semaine, a déclaré à Radio Classique Thomas Fatôme, directeur général de la Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM).
Toutefois, le 12 juillet dernier, Emmanuel Macron a annoncé lors de son allocution télévisée la fin du remboursement des tests PCR et antigéniques «sauf prescription médicale» dès septembre.
 
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