Un maire envoie plus de 12.000 lettres à Macron pour l’interpeller sur une baisse de dotations publiques

© Photo Pixabay / MatthiasSchildUne lettre (image d'illustration)
Une lettre (image d'illustration) - Sputnik Afrique, 1920, 03.08.2021
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Face à une baisse drastique de dotations publiques au cours des sept dernières années, le maire d’Onet-le-Château a décidé d’agir et interpelle Emmanuel Macron avec une opiniâtreté rare: il a envoyé au Président plus de 12.000 cartes postales d'un seul coup.
Opération coup de poing pour faire entendre la voix de sa commune. Jean-Philippe Kéroslian, maire UDI (Union des démocrates et indépendants) d’Onet-le-Château (Aveyron), commune d’environ de 12.500 habitants, a posté lundi 2 août 12.500 courriers, soit l'équivalent de la population de sa commune, à l’attention du Président de la République.
De cette façon, il dénonce une baisse importante des aides d’État octroyées à la municipalité, a fait savoir la mairie dans un communiqué. «Stop à ces hémorragies! Les Castonétois(es) n’acceptent plus cet abandon de l’État», est-il écrit sur ces cartes postales identiques.
Ainsi, depuis sept ans, les dotations publiques à Onet-le-Château, l’une des cinq plus importantes dans le département, ont baissé de 74,3%, soit de six millions d’euros, s’indigne la municipalité.
«Nous sommes arrivés à un tel niveau de faiblesse de dotation qu'on n'a plus rien à perdre […]. On avait besoin d'une action forte pour faire connaître notre désarroi», a indiqué le maire cité par France 3.
Les raisons de cette baisse ne sont pour l’instant pas claires. Selon ses calculs relayés par Centre Press Aveyron, sa commune reçoit environ 37 euros par habitant, tandis que les villages beaucoup moins peuplés reçoivent plus. Par exemple, la commune de Saint-Affrique (un peu plus de 8.000 habitants) perçoit 273 euros par habitant et Espalion (4.500 habitants) 170 euros.
«Ça fait trois ans qu'on demande gentiment à comprendre les raisons de la baisse de dotation, personne ne nous répond. Nous avons alerté à maintes reprises les préfets successifs, nous avons demandé des explications à des secrétaires d'État de passage, à des ministres de passage, nous avons vu un sénateur, interpellé le rapporteur général de la commission des finances du Sénat», s’insurge le maire auprès de France 3.
Il a récemment interpellé Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie et des Finances, lors de son déplacement en Aveyron, a écrit à Joël Giraud, secrétaire d'État auprès de la ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales.
«Nous avons essayé d'être constructifs, de demander des éclaircissements, en vain. Nous avons fait des économies, tant que l'on pouvait, car nous avons décidé de ne pas augmenter la pression fiscale. Aujourd'hui, nous allons passer à autre chose», a déclaré l’élu durant sa conférence de presse organisée le 2 août avant d’aller poster les courriers à destination de l’Élysée. Cet envoi ne sera pas facturé, les lettres au Président bénéficiant d'un affranchissement spécial.
En cas d’absence de réaction de la part du chef de l’État, le maire prévoit d’autres actions médiatiques.

Un montant défini «par différents critères»

Selon les données officielles, la dotation globale de fonctionnement (DGF) aux communes, qui est censée être la source principale de subventions de l’État aux collectivités territoriales, s’élève à 27 milliards d’euros en 2021. Le principe de sa répartition est fixé chaque année par la loi de finances.
«Le montant de la dotation que perçoit une collectivité est défini par différents critères et peut varier d’année en année. On prend notamment en compte la population, la superficie de la collectivité et enfin le montant global des impôts qu'elle perçoit», informe le portail Web Viepublique.fr.

D’autres appels au secours désespérés

En avril, c’était Jean Castex qui avait été assailli, non pas de cartes postales, mais de sous-vêtements envoyés par des commerçants en colère dans le contexte du confinement.
Plusieurs gérants de boutiques de lingerie, suivant l’appel du collectif Action culottée, avaient envoyé fin avril au Premier ministre des centaines de culottes et de soutiens-gorge. De cette façon, ils voulaient dénoncer la mise à l’écart de leurs activités par l’exécutif pendant le confinement: jugées non essentielles, les boutiques de lingerie sont restées fermées durant cette période. Pour mettre fin à cette incohérence, le collectif a réclamé que le gouvernement reclasse les sous-vêtements en produits «essentiels», permettant de fait la réouverture de leurs commerces.
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