L'étude réalisée par le service statistique du ministère de la Justice (SDSE) porte sur 41.500 personnes majeures condamnées et incarcérées, qui sont sorties d'établissements pénitentiaires de France métropolitaine et d'Outre-mer en 2016.
«Le risque de récidive est d'autant plus élevé que les personnes sont jeunes au moment de leur entrée en prison, et augmente avec le nombre de condamnations antérieures», écrivent les statisticiennes Frédérique Cornuau et Marianne Juillard dans le numéro de juillet du bulletin «Infostat justice», produit par la Chancellerie.
Selon les données récoltées, la moitié de ces détenus avait moins de 30 ans avant leur entrée en détention, près des deux tiers avaient un faible niveau d'études et 86% d'entre eux avaient déjà été condamnés par le passé.
Deux sortants de prison en 2016 sur cinq ont par ailleurs passé moins de six mois sous écrou, des courtes peines souvent désocialisantes et rarement aménagées, l'aménagement de peine étant pourtant un moyen de lutte contre la récidive.
Taux de récidive
Parmi l'ensemble de la population étudiée, 5% a récidivé dans les 30 jours suivant la sortie de prison et 20% dans les six mois. Les récidivistes ont à 79% été condamnés à une nouvelle peine d'emprisonnement ferme.
Le taux de récidive varie fortement selon l'infraction initiale, les auteurs de vols simples (43%) ou de vols aggravés sans violence (39%) étant les plus susceptibles d'être à nouveau condamnés, alors que les auteurs de violences sexuelles récidivent peu à court terme (12%) tout comme les auteurs d'homicide (9%).
Les infractions faisant l'objet d'un traitement judiciaire long peuvent toutefois ne pas avoir été pris en compte et «une sous-estimation de la récidive est donc probable», préviennent les statisticiennes.
Pour les autrices de l'étude, les autres facteurs influant sur la récidive sont le sexe et l'âge, les hommes étant deux fois plus concernés que les femmes et 55% des 18-20 ans contre 12% des 60 ans et plus.
Les personnes au lourd passé judiciaire et présentant des troubles psychologiques et psychiatriques récidivent également davantage.
Enfin, «le fait de travailler en prison réduit légèrement le risque de commettre une nouvelle infraction, de 1,8 point», précise l'étude.