Le mouvement Black Lives Matter a déclaré la guerre à un sénateur de Rhode Island. Les militants antiracistes lui ont lancé un ultimatum en lui demandant de couper tous les liens avec un country club controversé accusé de n’admettre que des Blancs. Il a déjà nié en être membre.
BLM Rhode Island a déclaré à la télévision locale WLNE que le Démocrate Sheldon Whitehouse avait jusqu'à vendredi prochain, soit le 6 août, pour démissionner ou rompre ses liens avec le Bailey's Beach Club, basé à Newport. Sinon, le mouvement détruira sa vie.
«Nous irons dans son club, nous irons à son bureau, nous irons chez lui, peu importe où nous aurons besoin d'aller», a promis l'un des dirigeants, Mark Fisher. «C'est un problème qui ne va pas disparaître et le sénateur Whitehouse doit le résoudre, il doit s'en occuper.»
Réponse des concernés
La menace survient plus d’un mois après que le sénateur a nié être membre du Bailey's Beach Club et a insisté sur le fait que ce n'était pas à lui de forcer les personnes de sa famille à l’abandonner.
Le club a également rejeté les accusations, affirmant que l’adhésion, «entièrement blanche», était un critère «inexact et faux».
«Pendant de nombreuses années, les membres du club et leurs familles ont inclus des personnes de nombreuses origines raciales, religieuses et ethniques», a-t-il été déclaré au Providence Journal avec la mise en avant d’une «diversité de points de vue et d'origines».
En juin, M.Whitehouse est tombé sous le feu des critiques après l’allégation d’un journaliste local selon laquelle le Bailey's Beach Club, dont sa femme et son fils sont membres, n’avait aucun membre de minorités. Il a déclaré à l'époque que les clubs entièrement blancs étaient «une longue tradition dans le Rhode Island» et qu'il était «désolé» que les choses n'aient pas encore changé.
Il s’est également excusé de «n’avoir rien fait» face au manque de diversité dans un club de voile auquel il appartient.
Manifestations à venir
Pourtant, BLM a insisté: le déni de M.Whitehouse n'est pas suffisant pour arrêter les manifestations prévues. «S'il pense que nous allons simplement l’oublier, s’il pense que cela va être balayé sous le tapis, ce n’est pas le cas», a déclaré Fisher à WLNE.
Des Blancs bannis des meetings BML en 2017 en Philadelphie
La question des «alliés blancs» a toutefois été polémique au sein du mouvement. Étant donné que Black Lives Matter n'a pas de direction centralisée, chaque bureau régional a sa propre politique. Par exemple, en 2017, celle de Philadelphie a annoncé qu'elle restreindrait à ses réunions l'accès des Blancs, lesquels, à leur avis, devraient lutter contre le racisme et la «suprématie blanche» là où ces phénomènes trouvent leur origine, c'est-à-dire parmi les autres Blancs.