La Russie a soumis à l'Onu un projet de convention sur la lutte contre la cybercriminalité et l'utilisation criminelle de la cryptomonnaie, en devenant ainsi le premier pays à faire cela officiellement.
«Le projet […] introduit de nouveaux éléments de délits commis à l'aide de l'information et de la communication (distribution de produits médicaux falsifiés, trafic de drogue, implication de mineurs dans la commission d'actes illégaux dangereux pour leur vie et leur santé)», indique le service de presse du procureur général russe.
Le document élargit également la portée de la coopération internationale en matière d'extradition et d'entraide judiciaire en matière pénale, y compris l'identification, la saisie, la confiscation et le recouvrement des avoirs.
La Russie pour une coopération étendue
Le Conseil de sécurité de l’Onu a tenu le 27 juillet sa première réunion publique formelle sur la cybersécurité. Vantant le rôle actif de la Russie en la matière, l’ambassadeur russe à l’Onu Vassili Nebenzia a souhaité l’adoption de «nouvelles normes», via «un projet de convention d’ici 2023».
«Si les menaces de sécurité informatique mondiale font que nous sommes tous égaux, alors il faut en débattre non pas au sein du cercle étroit des États technologiquement développés, mais avec tous les États de l’Onu», a insisté le diplomate.
La Russie cherche justement à étendre sa coopération en matière de cybersécurité avec d’autres pays. Ainsi, le 1er juillet, Vladimir Poutine a signé une loi sur la ratification de l'accord de coopération entre les pays de la CEI (Communauté des États indépendants) dans la lutte contre la cybercriminalité.
Lors du sommet de Genève du 16 juin, Moscou a aussi proposé aux États-Unis d'organiser un dialogue approfondi sur ces questions.
La Russie 5e selon l'indice mondial de cybersécurité
L'Union internationale des télécommunications (UIT), agence spécialisée des Nations unies pour les TIC (Technologies de l'information et de la communication), a publié le 29 juin un classement selon l'indice mondial de cybersécurité (GCI). Sur 193 pays, la Russie a bondi de 21 places par rapport à l’année précédente et est devenue cinquième.
Le GCI mesure le niveau de développement national de cette question stratégique, évaluant cinq secteurs: la législation, les mesures techniques, les structures organisationnelles, le renforcement des capacités et la coopération internationale.
«Nous occupons la même place que les Émirats arabes unis et la Malaisie. Bien sûr, nous allons devoir faire mieux. De nombreuses solutions et projets dans le domaine de la cybersécurité doivent encore être mis en œuvre pour assurer des positions plus élevées au classement dans les années à venir», a déclaré le 5 juillet le vice-Premier ministre russe Dmitri Tchernychenko.