Lors de son dernier jour de déplacement dans le Pacifique, Emmanuel Macron a réaffirmé sa volonté de développer la stratégie Indopacifique de la France, dans un espace où «se joue la confrontation entre les deux grandes puissances mondiales». Et celui-ci a rappelé la formule de Barack Obama d’être un «Président Pacifique», en ajoutant, ironique, «au sens géographique du terme». En effet, dès 2011, le Président Démocrate lançait le Pivot asiatique, tentant de rééquilibrer les forces américaines face à la montée en puissance chinoise. Une politique poursuivie par ses successeurs, Donald Trump et Joe Biden, ce qui inquiète tout particulièrement Pékin. Wang Yi, son ministre des Affaires étrangères, déclarait début juillet que la stratégie indopacifique occidentale était «un retour de la mentalité de la guerre froide».
Lignes rouges –Jean-Baptiste Mendes reçoit Joël Ruet, économiste, spécialiste des nouvelles routes de la soie et président du think-tank The Bridge Tank.
Pour Joël Ruet, président de The Bridge Tank, tout dépend de «quelle stratégie on parle». Si la «position française est encore ouverte» juge le responsable de cette structure dédiée aux économies émergentes et à la coopération Sud-Sud, celle adoptée par Washington est «plus fermée» et vise clairement l’Empire du Milieu.
«L’Administration Biden est obsédée par la Chine. Des think-tankers américains me disaient en “off” que l’Administration américaine a aujourd’hui trois points de crispation: la Chine, la Chine et la Chine. C’est clairement une volonté d’endiguement, de containment et d’encerclement. C’est un outil classique que les États-Unis ont déployé par des alliances diplomatiques, des réseaux économiques et par leur marine, navires et sous-marins.»