Un nouveau «cousin» du SARS-CoV-2 découvert chez des chauves-souris en Angleterre

© Photo pixabay / AngelesesDes chauves-souris
Des chauves-souris - Sputnik Afrique, 1920, 27.07.2021
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Un coronavirus voisin du SARS-CoV-2 -celui-là même qui est à l’origine de la pandémie de Covid-19- a été découvert chez des chauves-souris en Europe qui l’ont apparemment hébergé pendant «plusieurs milliers d’années». Il semble pourtant que ce coronavirus ne soit pas capable d'infecter les humains. Sauf s'il mute.

La chauve-souris reste toujours l’une des sources probables de la propagation de la pandémie de Covid-19 dans le monde, le mammifère étant considéré comme le réservoir naturel de plusieurs coronavirus dont l’un pourrait avoir muté pour devenir le SARS-CoV-2. Et l’un des grands «suspects» dans cette affaire est la chauve-souris fer à cheval.

«Il est important de noter que ce nouveau virus est peu susceptible de présenter un danger direct pour l'homme, à moins qu'il ne mute», indique toutefois l’université d'East Anglia dans un communiqué.

Des chercheurs de cette université ont collecté des échantillons de matières fécales de plus de 50 chauves-souris fer à cheval dans plusieurs régions de Grande-Bretagne, poursuit le document. Le séquençage du génome a permis de découvrir un nouveau coronavirus, nommé par l’équipe RhGB01. C'est la première fois qu'un coronavirus lié au SARS est trouvé au Royaume-Uni et chez une chauve-souris fer à cheval.

«Plusieurs milliers d’années»

Ce séquençage permet de rapprocher le nouveau coronavirus des SARS: en effet, la protéine S de RhGB01 est identique à 77% à celle du SARS-CoV-2 et à 81% à celle du SARS-CoV, constate une étude publiée dans la revue Scientific Reports.

«Les chauves-souris fer à cheval habitent en Europe, en Afrique, en Asie et en Australie et celles que nous avons étudiées occupent l'extrême ouest de leur aire de répartition. Des virus similaires ont été trouvés chez d'autres espèces de rhinolophes en Chine, en Asie du Sud-Est et en Europe de l'Est», a expliqué Diana Bell, experte en maladies zoonotiques émergentes et professeur à l’université.

C’est la première fois que de tels tests ont été effectués sur les petits mammifères britanniques, a-t-elle précisé.

Mais «ces chauves-souris auront presque certainement hébergé ce virus depuis très longtemps –probablement plusieurs milliers d’années», a-t-elle ajouté.

«Comme un creuset à mutations»

Toujours selon le communiqué, le nouveau virus appartient au sous-groupe qui contient à la fois le SRAS-CoV-2 responsable de la pandémie actuelle et le SRAS-CoV qui avait déclenché l'épidémie de SRAS de 2003.

«Ce virus britannique n'est pas une menace pour l'homme car le domaine de liaison au récepteur (RBD) –la partie du virus qui se fixe aux cellules hôtes pour les infecter– n'est pas compatible avec la capacité d'infecter les cellules humaines», a souligné dans ce contexte le professeur Andrew Cunningham, de la Zoological Society of London.

Cependant, le mammifère hébergeant un coronavirus de type SRAS peut agir «comme un creuset à mutations du virus».

«Ainsi, si une chauve-souris infectée par le RhGB01 que nous avons découvert était infectée par le SARS-CoV-2, il existe un risque que ces virus interagissent pour laisser émerger un nouveau virus […] et infecter les humains», a-t-il expliqué.

Diana Bell a précisé dans ce contexte que les principaux risques seraient liés à ceux qui s’occupent d'un animal recueilli en l'infectant avec le SRAS-CoV2, ce qui offrirait une opportunité de recombinaison génétique s'il est déjà porteur d'un autre coronavirus.

«Une bombe à retardement»

Une étude de 2007 concernant l'épidémie de SARS de 2002-2003 avait tiré la conclusion suivante:

«La présence en grand nombre de virus de type Sars-CoV chez les chauves-souris, ainsi que la culture consistant à manger des mammifères exotiques dans le sud de la Chine, est une bombe à retardement».

Une autre étude, publiée dès juillet 2001, expliquait que 75% de toutes les maladies infectieuses émergentes provenaient d’agents pathogènes zoonotiques, c’est-à-dire qu’elles sont véhiculées par un virus, une bactérie ou des parasites et sont transmises aux humains par des animaux ou des insectes.

Toutefois, «les données actuelles ne permettent d’émettre que des hypothèses sur l’origine animale du Covid-19 et sur la persistance des variants dominants du SARS-CoV-2 dans le futur», note un rapport de l’Académie vétérinaire de France et de l’Académie nationale de médecine adopté le 30 juin dernier.

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