Alors que la vaccination contre le Covid-19 se poursuit en France, les vaccins à base d'ARN messager, dont Pfizer et Moderna, posent question et sèment le doute parmi les anti-vaccins quant à leur capacité à modifier le génome. Invité ce 25 juillet sur LCI, le Pr Rémi Salomon, président de la Commission médicale d'établissement de l'AP-HP, a apporté des éclaircissements.
«À aucun moment, l'ARN n’est entré dans le noyau. Notre patrimoine génétique est tranquille. On n’y a pas touché», a-t-il indiqué.
Comme l’a expliqué le professeur dans son interview à la chaîne, l'ARNm du virus est introduit dans une petite capsule de lipide qui délivre l'ARNm à la cellule. Après, «l'ARN se transforme en protéine du virus, la protéine Spike».
«En quelques heures, l'ARN va finalement disparaître. Par la suite, la protéine Spike se met à la surface de la cellule, est présentée aux globules blancs qui vont apprendre à la reconnaître et produire des anticorps. L'ARN messager et la protéine Spike ayant totalement disparu, les globules blancs vont faire le travail puisqu'ils sauront désormais reconnaître le virus si le corps doit y faire face», détaille-t-il.
Contacté par France 24, Antoine Flahault, médecin épidémiologiste et directeur de l'Institut de santé globale à la faculté de médecine de l'université de Genève, coupe lui aussi court aux fausses informations.
«Je n’arrive pas à comprendre comment on peut avoir peur qu’un vaccin puisse faire quelque chose qui serait pire que le virus contre lequel on veut se battre. D'autant plus que l’ARN messager du vaccin est détruit en quelques heures à tel point qu’il faut faire une deuxième dose. Il n’y a pas de subsistance de l’ARN messager dans les cellules au-delà de quelques heures».
Lien «probable» avec des problèmes cardiaques
L’Organisation mondiale de la santé a évoqué le 9 juillet un lien probable entre les vaccins à ARN messager et des maladies cardiaques, mais a assuré que les bénéfices l’emportaient sur les risques encourus.
L’organisation a informé que «les cas rapportés sont généralement survenus dans les jours qui ont suivi la vaccination, plus fréquemment chez les jeunes hommes et plus souvent après la deuxième dose des vaccins à ARN messager contre le Covid-19».
Appel à se faire vacciner
Ainsi, le débat sur la dangerosité des vaccins à ARN messager et ces informations sur les maladies cardiaques donnent du grain à moudre à ceux qui hésitent à se faire vacciner.
En déplacement en Polynésie française, Emmanuel Macron a répondu aux «antivax» et appelé de nouveau les Français à se faire vacciner contre le Covid-19 au lendemain de manifestations contre le pass sanitaire.
«La science nous donne une arme contre le virus. Faites-vous vacciner», a-t-il plaidé. «Bientôt 40 millions de primovaccinés. On avance. Ne relâchons pas nos efforts. Faites-vous vacciner», a-t-il insisté.