En route pour un défilé naval prévu à Saint-Pétersbourg, le navire de guerre iranien Sahand est entré vendredi 23 juillet dans les eaux territoriales d’Estonie sans en avoir reçu l’autorisation, a annoncé le département estonien de la Protection des frontières.
Les garde-côtes indiquent avoir ordonné au bâtiment de changer d’itinéraire pour quitter ses eaux territoriales, ce qu’il a fait. Le droit maritime international autorise les navires à franchir les eaux territoriales de manière pacifique, mais la loi estonienne sur la frontière nationale oblige les navires militaires étrangers à informer Tallinn de leur passage au moins 24 heures à l’avance. Pourtant, l’équipage du Sahand n’a pas effectué cette démarche.
Le jour suivant, le bâtiment iranien est entré dans les eaux territoriales russes. Il doit prendre part au défilé naval programmé pour le 25 juillet à Saint-Pétersbourg, à l’occasion de la Journée de la Marine russe.
Pas d’escale au Venezuela
Plus tôt dans la semaine, le ministère danois de la Défense a publié des photos du destroyer Sahand et du navire de reconnaissance Makran -appartenant également à la République islamique-, passant au large de l’île de Bornholm:
.@forsvaretdk følger rutinemæssigt to iranske krigsskibe i dansk farvand. Det drejer sig om det ombyggede tankskib MAKRAN ved Femern Bælt og fregatten SAHAND ved Bornholm. Det forventes, at de er på vej til den årlige flådeparade i Sankt Petersborg. #dkforsvar Foto: Flyvevåbnet pic.twitter.com/wlvdpaeS2f
— Forsvaret (@forsvaretdk) July 22, 2021
L’arrivée des navires iraniens dans l’océan Atlantique en mai dernier avait suscité des spéculations dans les médias américains. Le site Politico avait ainsi fait état de l’inquiétude de trois fonctionnaires anonymes concernant l’éventuelle destination de ces vaisseaux. Selon eux, les navires pourraient se diriger vers le Venezuela avec une cargaison dont la nature était à deviner.
En mai et juin 2020, cinq pétroliers iraniens ont acheminé un total de 1,5 million de barils de combustible jusqu’au Venezuela, soumis tout comme l’Iran à des sanctions américaines et confronté à une grave pénurie de carburant sur fond de profonde crise socio-économique et d’inflation galopante.