Alors que des scènes de guérilla urbaine ont eu lieu il y a quelques jours à Cavaillon (Vaucluse), trouvant écho jusque sur les bancs du Sénat, des faits similaires se sont répétés le 23 juillet.
Un peu avant minuit, une dizaine d’individus ont en effet envahi les rues de la cité du Docteur-Ayme, rapporte Actu17. Encagoulés et vêtus de noir, ils sont sortis de deux voitures et se sont mis à tirer des coups de feu en l’air. Un adolescent qui se trouvait à proximité d’un point de deal a été blessé. Transféré à l’hôpital, son état n’inspire plus d’inquiétude.
Alertés, les policiers de la BAC d’Avignon sont finalement arrivés sur les lieux et ont tenté de prendre en chasse les membres du commando. Une course-poursuite en voiture s’est alors engagée, durant laquelle les policiers ont été la cible de coups de feu visant à les maintenir à distance. Il n’y a pas eu de blessés et les fuyards se sont finalement évaporés. Un individu a été interpellé peu après, mais sa participation au commando n’est pas avérée.
Une vidéo de l’épisode a été publiée sur les réseaux sociaux. Les images montrent plusieurs individus encagoulés courant dans les rues, avant l’arrivée d’une voiture de police. Des coups de feu sont audibles en arrière-plan.
La guerre en Syrie ? Non c’est juste à Cavaillon cette nuit. pic.twitter.com/I3PpOlqUQI
— Damien Rieu (@DamienRieu) July 24, 2021
La classe politique en émoi
Cette nouvelle fusillade succède à une précédente nuit de violences, survenue le 17 juillet dernier, là encore dans la cité du Docteur-Ayme. Une bande d’une banlieue voisine avait alors débarqué pour agresser plusieurs personnes, tirant des coups et prenant la police à partie. Le tout sur fond d’appropriation de point de deal.
Plusieurs politiques avaient fait part de leur indignation devant ces faits, le député Éric Ciotti (LR) dénonçant notamment des «scènes de guerres urbaines» sur Twitter, et déplorant la circulation d’armes lourdes dans certains quartiers.
À #Cavaillon, scène de guerre urbaine avec 15 individus qui tirent à l’arme lourde sur la police et terrorisent les habitants.
— Eric Ciotti (@ECiotti) July 20, 2021
De combien d’armes de guerre disposent les voyous dans les quartiers ? Combien tiennent ils de territoires ? pic.twitter.com/PxoBhDkyvE
La sénatrice des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer (LR) avait pour sa part fustigé l’inaction des gouvernants face à l’«ultra violence».
Encore de l'ultra violence dans nos quartiers, encore des policiers visés, encore de l'inaction... jusqu'à quand ? #Cavaillonhttps://t.co/CxfpC4ieXb
— Valérie Boyer (@valerieboyer13) July 20, 2021
Une indignation qui est finalement remontée jusqu’au Palais du Luxembourg, où le sénateur du Vaucluse, Jean-Baptiste Blanc, a interpellé le ministre de l’Intérieur. L’élu a notamment fustigé l’absence de la BAC de nuit au commissariat de Cavaillon, avant de se demander, dépité, si des «véhicules blindés» ne seraient pas un jour nécessaires, face aux dealers lourdement armés.
Scènes de guérilla urbaine à #Cavaillon : "Ce commissariat n'a plus de BAC de nuit depuis deux ans", s'inquiète @JBBlanc84 #QAG pic.twitter.com/iBTmMnvLBL
— Public Sénat (@publicsenat) July 21, 2021
Gérald Darmanin a répondu en assurant que le gouvernement menait une «lutte implacable» contre les points de deals. Le ministre a déploré que Cavaillon soit devenue «l’arrière-cour des trafiquants de Marseille» et promis de réfléchir à la création d’une BAC de nuit d’ici 2022.
Ce n’est pas la première fois que des dealers mènent la vie dure aux fonctionnaires de police la cité du Docteur-Ayme. Certains d’entre eux avaient même coulé des dos-d’âne en béton sur la chaussée, début juin, pour ralentir les descentes des forces de l’ordre.