En 1991, la Russie a été accueillie à bras ouverts par le monde occidental. Mais de l’amour à la haine, il n’y a qu’un pas. Le ministre russe des Affaires étrangères a expliqué les raisons de ce refroidissement.
«Ils ne l’aiment pas parce que les illusions que l’Occident nourrissait à notre égard après la désintégration de l’Union soviétique et au cours des premières années de la Russie, telle qu’elle est aujourd’hui, ont été dissipées», a-t-il expliqué lors du webinaire «La politique extérieure russe: succès, défis, tâches et perspectives».
Le ministre a noté que la Russie n’avait jamais cherché à s’isoler et qu’il fallait tout simplement se faire à l’idée qu’«on ne nous aime pas». Il a également souligné qu’elle avait son Histoire et sa dignité, ainsi que les ressources pour les améliorer.
La porte reste ouverte à la coopération
«Cette irritation face au fait que la Russie “n’a pas justifié les attentes” et occupe une position indépendante, surtout lorsque l’Occident souhaite dicter aux autres et ne pas s’entendre avec eux, ne disparaîtra pas, à notre grand regret», a ajouté le ministre.
Il a noté que cette tendance se traduisait nettement dans les documents des sommets et conférences de l’Otan et de l’Union européenne, car la Russie y est considérée comme un ennemi et une menace contre lesquels il faut faire front commun. Moscou continuera de faire valoir ses intérêts en laissant cependant la porte ouverte à la coopération.
Les relations se sont détériorées après le coup d’État en Ukraine, le retour de la Crimée au sein de la Russie et le début du conflit dans le Donbass en 2014. L’UE et les États-Unis ont accusé le Kremlin d’ingérence et l’ont frappé de sanctions. Lequel a réagi par des contre-sanctions. Moscou n’a cessé de déclarer que les mesures occidentales étaient contre-productives et qu’il n’était pas partie prenante du conflit dans le sud-est de l’Ukraine.