Reprendre des rumeurs est toujours plus facile que de chercher des preuves tangibles. Ainsi Christophe Castaner a répondu par l’affirmative lorsqu’un animateur de BFM TV lui a demandé s’il pensait que des puissances étrangères et notamment la Russie pouvaient, à l’aide des réseaux sociaux, «alimenter ou faire grossir des mouvements de contestation» sur la vaccination en France.
«Oui, cela a déjà été le cas. J’ai le souvenir de l’affaire dite Benalla […] Dans les hashtags Benalla du premier week-end il y en avait 40% qui venaient de pays étrangers», a-t-il déclaré.
Philippe Corbé: - Derrière les groupes anti-vaxx sur les réseaux sociaux, peut-il y avoir une influence de la Russie ou d'autres pays ?
— RMC (@RMCinfo) July 22, 2021
Christophe Castaner: - Oui. pic.twitter.com/CDhD8o2Yjx
Apparemment, le patron du groupe LREM a oublié que par le passé des chercheurs ont constaté l’absence de preuve sur une tentative d’ingérence organisée pour amplifier l’affaire Benalla via Twitter.
Pas de piste russe dans l’affaire Benalla
Mi-août 2018, l'ONG DisinfoLab a jugé qu’il était «impossible de déterminer si une vraie personne se trouve derrière chaque compte, et encore moins d'identifier si un compte est à la solde d'un réseau de désinformation étranger».
Alexandre Alaphilippe, chercheur à DisinfoLab, a observé qu’«il y avait la tendance de comportement d'une minorité de comptes très, très active» et qualifiée de «russophiles» pour de nombreux retweets des médias russes Russia Today et Sputnik, mais que «la raison de ce comportement» était inconnue.
Le spécialiste de la communication politique en ligne Damien Liccia, qui a mené une autre étude, a aussi constaté à l’époque qu’il n'y avait «pas d'ingérence russe dans l'affaire Benalla».
Des hackers russes évoqués
Des accusations similaires ont été entendues lors les élections présidentielles françaises de 2017. Des médias français, citant des spécialistes de la sécurité informatique, ont affirmé que le groupe de pirates informatiques russes Pawn Storm, plus connu sous le nom de Fancy Bear, avait tenté de mener des cyberattaques contre la campagne d'Emmanuel Macron.
Suite à ces affirmations, le directeur de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI) Guillaume Poupard a pointé l’absence de preuve car, selon lui, l'attaque en question a été organisée «d'une manière tellement simple que n'importe qui peut se trouver derrière elle».
En février 2017, En Marche! a également affirmé avoir été victime d'attaques de la part de pirates informatiques russes avant que cette affirmation soit remise en cause par de nombreux experts.