"Nous ne pouvons pas continuer ainsi", a dit le ministre britannique chargé du Brexit, David Frost, au Parlement.
"Nous voyons une occasion de procéder différemment, de trouver un nouveau chemin pour tenter de nous entendre avec l'UE via la négociation, un nouvel équilibre dans nos arrangements concernant l'Irlande du Nord, au bénéfice de tous", a-t-il ajouté.
Le coeur du litige entre les deux parties repose sur le protocole nord-irlandais, inclus dans l'accord sur le Brexit. Il est destiné à préserver l'accord de paix dit du Vendredi-Saint, conclu en 1998, en évitant le rétablissement d'une frontière physique entre la République d'Irlande, membre de l'UE, et la province britannique d'Irlande du Nord.
Ce protocole, également destiné à protéger le marché unique européen, a entraîné des contrôles sur des marchandises, telles les saucisses, expédiées de Grande-Bretagne vers l'Irlande du Nord, suscitant le mécontentement du Premier ministre britannique Boris Johnson, pourtant signataire de l'accord de Brexit, et surtout des unionistes nord-irlandais, qui refusent toute différence de traitement avec le reste du Royaume-Uni.
Reuters a rapporté lundi que Londres menaçait de s'écarter de l'accord de Brexit.
Thomas Byrne, le ministre irlandais des Affaires étrangères, a réagi aux propos de David Frost en disant que son pays était prêt à faire preuve de souplesse sur le protocole nord-irlandais mais qu'il ne souhaitait pas une renégociation du traité de divorce sur le Brexit.
"Une souplesse est possible. Notre position est que nous ne voulons pas renégocier le protocole", a-t-il déclaré sur Sky.
Selon David Frost, la Grande-Bretagne souhaite un nouvel "équilibre" qu'elle présente dans un document dans lequel la gestion de l'accord ne relèverait plus des institutions de l'UE et de la Cour de justice européenne mais d'un "cadre de traité normal", "plus propice au sens d'un partenariat authentique et équitable".
"Ces propositions nécessiteront des modifications importantes du protocole d'Irlande du Nord", souligne David Frost. "Nous ne reculerons pas sur cela, nous pensons qu'un tel changement est nécessaire pour faire face à la situation à laquelle nous sommes actuellement confrontés", a-t-il ajouté.
Même si les contrôles douaniers, mis en oeuvre dans le cadre du protocole nord-irlandais, se sont déroulés jusqu'à présent sur un mode allégé, plusieurs distributeurs britanniques, comme Marks & Spencer, ont dit rencontrer déjà des difficultés pour expédier des marchandises vers certains Etats membres de l'UE.