Alors que la rentrée de septembre pourrait être marquée par l’irruption des vaccins dans les établissements scolaires, le collège d'Écouché-les-Vallées (Orne) fera, lui, face à des problématiques plus prosaïques. Comme souvent dans la ruralité, la structure vit sous la menace d’une fermeture de plusieurs classes, rapporte France Bleu. Une fatalité à laquelle ne se résout pas le maire de la commune, qui a décidé de passer une petite annonce pour attirer des élèves.
Sur le site Le Bon Coin, Alain Lolivier a ainsi vanté les qualités de son établissement et du cadre de vie de sa municipalité, espérant séduire «trois à quatre» nouveaux arrivants.
«Collège rural dispensant un enseignement de grande qualité, très bien équipé, bénéficiant de classes bilangues anglais-espagnol, recherche de trois à quatre élèves ou plus, en classe de 4e pour survivre», détaille ainsi l’annonce.
L’une des trois classes de 4e bilingue sera en effet sauvée si 61 élèves sont inscrits dans cette section, pour seulement 58 aujourd’hui. Un crève-cœur pour le maire, qui craint un sureffectif lié à la fermeture de cette classe. Un sureffectif qui rendrait notamment difficile le travail en salle informatique, alors que l’établissement vient d’être rénové.
Plus généralement, la situation pourrait mettre en péril l’apprentissage des langues, le collège d'Écouché-les-Vallées étant le seul du département à proposer un enseignement bilingue.
Service public en milieu rural
Ce n’est pas la première fois que des collèges en souffrance font appel aux petites annonces pour lutter contre les fermetures de classe. En 2016, une association de parents d’élèves avait eu recours au même procédé à Grosbliederstroff (Lorraine).
Des démarches insolites qui traduisent les difficultés rencontrées par les services publics en milieu rural. La fin de leur démantèlement avait d’ailleurs été l’une des revendications majeures des Gilets Jaunes, en 2019. Pour rassurer face à la crise sanitaire, le ministre de l’Éducation avait annoncé qu’aucune classe d’école en ruralité ne pourrait être fermée sans l’accord du maire, pour la rentrée de septembre 2020.
Suite au Grand débat national, Emmanuel Macron avait également annoncé la création de maisons France Services dans chaque canton, d’ici la fin de son quinquennat. Des structures permettant aux usagers ruraux d’effectuer en un seul lieu diverses démarches administratives, liées à l'emploi, la santé ou la retraite.
En février 2021, on comptait 1.123 de ces maisons, réparties sur tout le territoire. L’objectifs est de passer la barre des 2.000 en janvier 2022, afin que chaque citoyen puisse accéder «à un service public de qualité» à moins de 30 minutes de son domicile, assurent les autorités.