Macron en 2017: «Un ministre doit quitter le gouvernement quand il est mis en examen»

© AFP 2023 LUDOVIC MARINEmmanuel Macron
Emmanuel Macron - Sputnik Afrique, 1920, 17.07.2021
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À la veille de la mise en examen du garde des Sceaux, une première sous la Ve République, Emmanuel Macron a laissé entendre qu’Éric Dupond-Moretti ne sera pas démis de ses fonctions. Cependant, il y a plus de quatre ans, le futur chef de l’État alors candidat avait assuré tout le contraire.

Vendredi 16 juillet, Éric Dupond-Moretti a été mis en examen par la Cour de justice de la République pour «prise illégale d’intérêt», mais tout porte à croire que cela ne l’empêchera pas de poursuivre l’exercice de ses fonctions. Le Premier ministre en a pris acte et a invité son ministre à poursuivre sa mission au nom du principe de présomption d’innocence. La même présomption avait été évoquée la veille sur le même sujet par le Président de la République.

Le 15 juillet, lors de son déplacement dans les Hautes-Pyrénées, M.Macron a soutenu le garde des Sceaux avant même sa mise en examen.

«Le garde des Sceaux a les mêmes droits que tous les justiciables. C’est-à-dire celui de la présomption d’innocence, de pouvoir défendre les droits qui sont les siens», a-t-il déclaré devant la presse en marge de son déplacement.

«La justice est une autorité, pas un pouvoir. Je ne laisserai pas la justice devenir un pouvoir», se serait agacé le chef de l'État mercredi, durant le Conseil des ministres, selon des informations de BFM TV.

Un discours différent avant son élection

Son discours a ainsi radicalement changé par rapport à ce qu’il disait en 2017, époque durant laquelle il n’était que candidat à la présidence.

«Un ministre doit quitter le gouvernement quand il est mis en examen», affirmait le candidat Macron.

Réinterrogé vendredi après-midi, après l’annonce de cette mise en examen, Emmanuel Macron s’est refusé à tout commentaire supplémentaire.

Castex «renouvelle toute sa confiance»

Dès l’annonce de la mise en examen d’Éric Dupond-Moretti, un soutien ne laissant aucun doute sur son avenir dans le gouvernement lui a été apporté par le Premier ministre.

«Le Premier ministre lui renouvelle toute sa confiance et lui demande de poursuivre l’action de réforme et de confortement des moyens accordés au service public de la Justice», a indiqué Matignon dans un communiqué vendredi.

Et d’ajouter: «L’ouverture d’une enquête administrative constitue un acte courant dans la gestion d’une administration. N’ayant d’autre objet que d’éclairer les faits et de vérifier l’existence d’éventuels dysfonctionnements, elle n’emporte en elle-même aucun effet juridique sur la situation des intéressés.»

Mis en examen par la Cour de justice de la République pour «prise illégale d’intérêt», Éric Dupond-Moretti est soupçonné d’avoir profité de sa fonction de ministre pour régler ses comptes avec les magistrats avec lesquels il avait eu des différends lorsqu’il était avocat. M.Dupond-Moretti le réfute.

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