À peine entré en lice pour les primaires EELV en vue de la présidentielle, Éric Piolle a été mis sous pression par Marlène Schiappa. Sur CNews, cette dernière s’est en effet émue d’une récente opération burkini lancée dans une piscine de Grenoble. La ministre y a vu une preuve de l’indulgence du maire envers les islamistes radicaux.
«Il n’est pas anodin que cela se passe à Grenoble, où le maire Éric Piolle est très complaisant, très ambigu sur les questions d’islamisme. Il y avait déjà eu une action coup de poing sur le burkini, il n’avait pas réagi. Il avait attendu que je réagisse dans les médias pour, plusieurs jours après, dire qu’il ne savait pas quoi faire, et que c’était finalement une forme de liberté de la part de ces personnes», a lâché Marlène Schiappa sur CNews.
En 2019, un collectif de femmes avait en effet déjà investi une piscine de Grenoble en burkini, au mépris du règlement intérieur, se réclamant de la militante des droits civique Rosa Parks.
À l’époque, Marlène Schiappa avait réagi en déclarant que la religion ne pouvait être une «dérogation aux règles d’hygiène et de sécurité», dans un entretien au Dauphiné libéré.
Sur CNews, la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté en a rajouté une couche à propos d’Éric Piolle, estimant que cet épisode mettait à mal sa crédibilité comme candidat à la présidentielle.
«Monsieur Piolle veut être candidat à la primaire pour devenir Président de la République, mais ne sait pas faire respecter le règlement intérieur de sa piscine municipale! C’est assez cocasse!», a-t-elle ainsi ironisé.
La mixité, valeur de la République
Marlène Schiappa a également fustigé les organisateurs de cette nouvelle opération coup de poing, les accusant de vouloir «créer une nouvelle norme». La ministre déléguée a mis en avant les valeurs de mixité, dans les piscines comme dans d’autres établissements publics.
«Les valeurs de la République, c’est aussi la mixité. Je ne souhaite pas qu’on ait des transports pour les femmes et d’autres pour les hommes […] des tables à la cantine avec des élèves qui ne mangent pas de porc et des élèves qui mangent du porc de l’autre côté, comme ça m’a été raconté dans l’Essonne», a-t-elle déclarée sur la chaîne d’information.
Ce n’est pas la première fois que Marlène Schiappa s’en prend ainsi à EELV sur le sujet. Suite aux subventions accordées à la Grande mosquée de Strasbourg par la maire écologiste Jeanne Barseghian, la ministre déléguée avait ainsi accusé certains élus du parti de flirter «de plus en plus dangereusement avec les thèses de l’islamisme radical».
Une critique également reprise par Emmanuel Macron, qui avait parlé de «collectivités peut-être un peu trop complaisantes» vis-à-vis de l’islamisme dans Le Figaro, après la polémique autour de la sulfureuse mosquée alsacienne.