Avec la fermeture des lieux de fête, des soirées baptisées «Projet X», inspirées du film américain du même nom dans lequel une fête dégénère, se sont multipliées ces derniers mois, d’abord à Paris, puis partout en France, comme dans la station balnéaire bauloise où des centaines de jeunes se sont réunis dans la nuit du 10 au 11 juillet pour une nouvelle fois.
Comme le relate France Bleu, 400 personnes sont venues sur la plage de La Baule pour faire la fête après un appel lancé depuis les réseaux sociaux. Certains d’entre eux étaient munis de quelques fumigènes et de fusées de détresse.
Cependant, bien qu’une trentaine de policiers aient été déployés, ainsi que la Brigade anti-criminalité (BAC) et des chiens, la fête a eu lieu sans intervention des forces de l’ordre. Un seul individu a été pris en charge pour ivresse manifeste sur la voie publique; les autres sont partis d'eux-mêmes, précise le quotidien.
Les soirées «Projet X» se multiplient
Depuis la levée des restrictions sanitaires, les autorités interviennent régulièrement pour interrompre des fêtes sauvages généralement organisées par des jeunes. Mi-juin, la police a dispersé des centaines de jeunes fêtards rassemblés pour le deuxième soir consécutif sur l'esplanade des Invalides à Paris. Depuis, d’autres soirées mouvementées ont eu lieu sur la butte Montmartre, au square Tino Rossi ou au jardin des Tuileries.
La Baule connaît déjà sa troisième nuit mouvementée depuis l’annonce des résultats du baccalauréat. Des échauffourées ont éclaté sur la plage entre les forces de l'ordre et quelque 300 individus dans la nuit du 9 au 10 juillet. La situation a dégénéré quand un groupe d’une vingtaine d’individus a tenté de pénétrer sur la terrasse d’un bar situé près de la plage. Inquiet, le gérant a refusé de les laisser passer et a appelé la police qui a dû disperser la foule avec des grenades et des tirs de LBD.
Dans la nuit du 8 au 9 juillet, les CRS avaient déjà été contraints d'intervenir alors que deux groupes étaient prêts à en découdre avant de se retourner contre les policiers. L’un des fonctionnaires a été blessé à la tête par un coup de selle de vélo et a dû être suturé.
Les réseaux sociaux surveillés
Alors que les soirées «Projet X» se multiplient, il est difficile d’identifier les organisateurs, indiquaient fin juin des sources policières au Figaro. «On arrive à peu près à identifier les soirées à risque car les appels sont lancés sur des réseaux sociaux que la police fréquente assidûment désormais», explique un haut responsable de la place Beauvau.
Cependant, comme le précise au quotidien une source au sein du syndicat UNSA Police, les initiateurs «privilégient des applications comme Snapchat, Telegram, TikTok, parce que les jeunes savent que le contrôle y est très difficile côté police».