La France est en retard par rapport à ses voisins européens en matière de vaccination contre le Covid-19 des personnes âgées, lesquelles constituent la catégorie la plus vulnérable, a déclaré le 6 juillet le Conseil scientifique du ministère français des Solidarités et de la Santé.
«En France, 80% des personnes âgées de plus de 60 ans sont primovaccinées, ce qui situe la France en dessous de plusieurs pays comme le Royaume-Uni, l'Irlande, le Portugal, l'Espagne, et les pays scandinaves. Cette catégorie de personnes étant la plus vulnérable contre le Covid-19, il est nécessaire, voire primordial, que la campagne de vaccination à leur endroit soit fortement renforcée et accélérée», a indiqué le Conseil dans un rapport.
En effet, selon les données publiées par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies, seuls 80% des plus de 80 ans ont été vaccinés en France, 89,9% des 70-79 ans et 78,37% des 60-69 ans. L’Espagne a respectivement vacciné 100%, 98% et 94,4% de ces trois tranches d'âge, alors qu’à Malte, par exemple, 100% des personnes de plus de 60 ans le sont déjà.
Certains autres pays européens comme le Danemark, le Portugal, l’Irlande ou l’Islande peuvent aussi se vanter d’avoir près de 100% des personnes âgées vaccinées.
Trouver des méthodes plus efficaces
Ces chiffres seraient notamment le résultat de méthodes plus efficaces employées par les autorités espagnoles et portugaises pour inciter les personnes âgées à se faire immuniser contre le Covid-19, selon Le Monde.
L’un de ces moyens était d’envoyer des invitations aux personnes les plus âgées au lieu d’attendre qu’elles prennent rendez-vous elles-mêmes, comme c’est le cas en France. Les autorités ont ainsi envoyé des SMS avec un rendez-vous de vaccination automatiquement programmé aux personnes figurant sur le registre de la Sécurité sociale.
«Si j’avais dû en faire la demande moi-même, je ne me serais jamais fait vacciner. Mais puisqu’on m’a donné un rendez-vous, je me suis décidé, contre mes propres convictions», a déclaré un octogénaire espagnol au Monde.
Le 7 juillet, la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) a autorisé la transmission de la liste de leurs patients non vaccinés aux médecins généralistes. Cette autorisation appelée à mieux informer et sensibiliser les non-vaccinés, sans pour autant les «convaincre», a provoqué le mécontentement de certaines personnalités politiques.
La CNIL l’a annoncée alors que le variant Delta représente déjà plus de 40% des contaminations en France et que le virus «gagne à nouveau du terrain», vu que le nombre de nouveaux cas a augmenté de plus de 20% en sept jours.