À peine la vie a-t-elle repris son cours normal en France, entrée le 30 juin dans sa dernière phase du déconfinement, que certaines régions ont commencé à avertir d’une croissance alarmante du taux d’incidence. Ainsi, d’après les chiffres de l’Agence régionale de santé (ARS) Normandie présentés le 8 juillet à Caen, un rebond spectaculaire de 113% de nouveaux cas en une semaine a été enregistré dans le Calvados, rapporte Le Parisien.
Selon un communiqué de l’institution publié le 6 juillet, en chiffres absolus le taux d’incidence dans le département s’élève à 34,4 cas pour 100.000 habitants, donc toujours moins élevé que le seuil d'alerte, fixé par les autorités à 50 cas pour 100.000. Néanmoins, dans le contexte actuel, l’indicateur attire l’attention particulière des autorités sanitaires locales.
Forte propagation du Delta
C’est la progression du variant indien (Delta), jugé par l’OMS deux fois plus contagieux que la souche initiale du coronavirus, qui explique partiellement un tel rebond, précise l’ARS. La mutation L452R, caractéristique du Delta, représente désormais 74% des tests effectués dans le département, contre «seulement» 34,5% la semaine dernière. Sa part dans les nouvelles infections a donc doublé en sept jours.
Les jeunes les plus touchés
D’après l’ARS Normandie, aujourd’hui dans le Calvados la tranche d'âge la plus touchée par les nouvelles contaminations est celle des moins de 30 ans.
«L’incidence augmente notamment parce que les populations jeunes se contaminent entre elles», explique Thomas Deroche, son directeur, cité par Le Parisien.
Le Calvados est d’ailleurs l’un des départements normands où il y a proportionnellement le plus de jeunes, rappelle Le Parisien. Alors que ce sont toujours eux qui sont les moins vaccinés.
Ainsi, d’après les données du site Géodes, la couverture vaccinale des jeunes de 18 à 24 ans dans le Calvados est seulement de 19,8%, soit moindre qu’au niveau national (22,8%) et que chez ses voisins (25,1% en Seine-Maritime, 23,5% dans l’Orne).
En plus, avec la récente reprise de concerts debout ainsi que la réouverture de discothèques, l’interaction parmi les jeunes -et, par conséquent, le risque de s’infecter- est également censée logiquement augmenter.
La baisse d’autres indicateurs en Normandie
Bien qu’après plusieurs semaines de diminution, le taux d’incidence dans la région qui s’élève désormais à 18,77 cas pour 100.000 habitants, continue sa croissance (+31,1 % par rapport à la semaine précédente), d’autres indicateurs majeurs de l’évaluation de la situation sanitaire, eux, ne cessent de diminuer, précise la note de l’organisme sanitaire régional.
Le communiqué en question fait notamment état de l’amélioration continue de l’activité hospitalière en Normandie: de semaine en semaine, de moins en moins de personnes entrent à l’hôpital et en réanimation et soins critiques.
«Le nombre moyen de nouvelles entrées en hospitalisation conventionnelle (3 nouveaux séjours en moyenne par jour) ou en réanimation (moins de 1 nouveau séjour en moyenne par jour) reste faible», détaille le communiqué de l’ARS.
Plan d’action
Face à une telle situation, la région s’apprête surtout à accélérer la campagne vaccinale. Tout en affirmant avoir relevé le défi de la vaccination, 53,3% des Normands ayant reçu au moins une dose de vaccin et un tiers étant entièrement vaccinés, l’ARS Normandie appelle à «aller beaucoup plus loin».
Il nous faut être vigilants collectivement : respectons les gestes barrières (lavage des mains, port du masque). Et vaccinons-nous ! la vaccination est très efficace contre le Delta
— ARS Normandie (@ars_normandie) July 8, 2021
Un plan d’action a été également mis en œuvre pour le Calvados. Il consiste notamment à «renforcer les opérations de dépistage, mais aussi de vaccination dans le département», est-il souligné.
Allocution du Président
Pour la première fois depuis son adresse aux Français via les journaux régionaux fin avril, le Président de la République prononcera une allocution télévisée lundi 12 juillet. La lutte contre la recrudescence des cas Covid-19 est censée être à l’ordre du jour avec comme annonces potentielles la vaccination obligatoire des soignants et des restrictions localisées, en faveur desquelles s’est déjà prononcé le Conseil scientifique.