La chancelière allemande rencontrera jeudi prochain Joe Biden à Washington. Le différend sur le Nord Stream 2 est l’une des pierres d’achoppement dans les relations entre les deux pays, Berlin souhaitant achever sa construction et Washington s’y opposant sans relâche. Les États-Unis souhaitent alimenter eux-mêmes l’Europe en gaz naturel liquéfié, beaucoup plus cher que celui «traditionnel» fourni par la Russie.
Joe Biden préconise de bonnes relations avec l'Allemagne et a pour l'instant levé les sanctions contre la société qui exploite le Nord Stream 2, rappelle le magazine. Néanmoins, la construction du gazoduc pèse sur les relations américano-allemandes.
L’une des solutions consisterait à offrir à l'Ukraine une compensation si elle cesse d’être le pays de transit du gaz russe. En outre, Berlin pourrait proposer à Kiev une coopération dans la production d'hydrogène. Il est également question d'un engagement allemand à rénover le réseau gazier ukrainien, tombé en désuétude, poursuit le Spiegel.
Projet purement économique ou un brin politique?
Nord Stream 2 n'est pas seulement économique, mais a trait à la politique étrangère, selon le média allemand. Ainsi, Heiko Maas, le ministre des Affaires étrangères, considère le projet comme un moyen pour rester en contact avec la Russie. Une «stratégie des ponts brûlés» n'est pas seulement mauvaise, elle est dangereuse et peut forcer la Russie à une coopération économique et militaire étroite avec la Chine, prévient-il.
Accusant les Allemands de soutenir la Russie de Vladimir Poutine via des projets gaziers, Washington achète lui-même du pétrole à la Russie, rappelle le Spiegel. La Russie, pour sa part, a plus d’une fois souligné que le Nord Stream 2 était un projet commercial russo-européen, appelant à ne pas le politiser.
L’initiative conjointe d’Angela Merkel et d’Emmanuel Macron d’organiser un sommet avec le Président russe, pour la première fois depuis 2014, a échoué, torpillée essentiellement par les Polonais et les Baltes. Selon le chef de la diplomatie russe, cet échec s’explique par le diktat de la minorité russophobe au sein de l’UE.