Alors qu'en Europe des pays comme la Grande-Bretagne, l'Allemagne et la France lèvent des mesures de restrictions, les gouvernements de plusieurs pays d’Asie du Sud-Est ont été obligés de renforcer les leurs, dans l'espoir d'endiguer la propagation du coronavirus.
L'Indonésie est le pays le plus touché avec 38.391 nouveaux cas enregistrés jeudi, soit six fois plus que le mois précédent. Le nombre de décès quotidiens a quant à lui presque doublé cette semaine par rapport au début du mois de juillet.
Les hôpitaux de Java, l’île la plus peuplée de l'archipel indonésien, sont sous pression et l'oxygène commence à manquer. Dans la capitale, Djkarta, quatre des cinq cimetières réservés aux victimes du COVID-19 sont presque pleins.
Un nombre record de décès a également été signalé jeudi en Malaisie et en Thaïlande. La propagation rapide du variant Delta à Bangkok et dans ses environs a poussé les autorités thaïlandaises à imposer une restriction sur les déplacements à l'intérieur du pays, un couvre-feu entre 21h00 et 04h00 et l’interdiction des rassemblements de plus de cinq personnes.
Un terminal de l'aéroport de la capitale thaïlandaise est en train d'être converti en hôpital de campagne de 5.000 lits.
La Birmanie voisine, qui a connu jeudi l'une des journées les plus meurtrières, a dépassé pour la première fois le cap des 4.000 nouveaux cas, tandis que le Cambodge a recensé le plus grand nombre de décès et de nouveaux cas au cours des neuf derniers jours.
La situation s’aggrave aussi au Vietnam, qui fait pourtant figure de bon élève dans la lutte contre le coronavirus : plus de cas ont été enregistrés au cours des trois derniers jours qu'au cours des 13 premiers mois de la pandémie.
Selon des spécialistes de la santé, le faible taux de dépistage dans les pays les plus peuplés de la région, à savoir l'Indonésie et les Philippines, masque probablement l'ampleur réelle de la pandémie, tandis qu'en Birmanie, le nombre de tests s’est effondré depuis le coup d'État militaire du 1er février.