Voyages, kebabs, concerts, abonnements de bus: ces cadeaux pour inciter les Français à se faire vacciner

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Vaccination (image d'illustration) - Sputnik Afrique, 1920, 08.07.2021
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Alors que le gouvernement envisage de rendre obligatoire la vaccination pour les soignants, des initiatives pour convaincre fleurissent partout en France, ainsi qu’à l’étranger. L’autre combat réside dans le fait de convaincre de la sûreté et de l’efficacité du vaccin.

Proposer des récompenses ou organiser des loteries pour les personnes qui vont se faire vacciner, c’est le choix qu’ont fait plusieurs communes et commerçants. En France, les initiatives se multiplient sur fond de débats autour de la vaccination obligatoire des soignants, et la menace d’une quatrième vague de contaminations.

Fin juin, la ville d’Argenteuil a mis en place le concours «Destination vaccination» pour inciter les 18-25 ans à recevoir leur première dose. À la clé, des week-ends en Europe, des places de concert, de théâtre, de cinéma à gagner jusqu’à fin juillet. À Nîmes, une tombola également réservée aux 18-25 ans leur offre la possibilité de gagner des tickets pour le centre aquatique de la ville, des abonnements de bus ou des locations de vélos.

Le geste vient aussi d’organisations plus modestes. Un restaurateur de Seine-et-Marne propose par exemple «un kebab acheté, un kebab offert» sur présentation du pass sanitaire. «C'est pour la vaccination des plus jeunes, vu qu'il y a le lycée à côté. Comme on parle du Delta qui arrive d'une façon fulgurante, il faut penser à la rentrée», explique le gérant sur BFM TV.

Le club de football de Valenciennes, en plus d’avoir installé un centre de vaccination dans son stade, propose aux supporters vaccinés d’assister à l’entraînement des joueurs. «On a un rôle social et un rôle dans notre territoire», se félicite le président du club Eddy Zdziech.

À l’étranger

D’autres incitations, parfois plus originales, ont vu le jour à l’étranger. Dans l’État de Washington, où le cannabis à usage récréatif est autorisé, certains centres distribuent des joints aux adultes de plus de 21 ans qui viennent se faire vacciner. À Tel-Aviv, des DJ sont recrutés pour attirer les jeunes, lesquels repartent avec des bières et des pizzas après leur dose, relate Franceinfo.

En Inde, des femmes reçoivent un piercing nasal, des hommes repartent avec un mixeur, d’autres encore bénéficient d’une réduction d’impôts, rapporte le Hindustan Times. Les Serbes qui se sont vaccinés avant le 31 mai ont reçu 3.000 dinars, soit 25 euros. En Chine, les plus de 60 ans ont droit à deux boîtes d’œufs. Enfin, à Londres, il est possible depuis mardi de gagner un billet pour la finale de l’Euro 2020 à Wembley en se faisant vacciner.

Et les anti-vaccins?

Mais toutes ces incitations ne font pas forcément le poids face aux fortes convictions que le vaccin est inutile, voire dangereux. Pour l’épidémiologiste Antoine Flahaut, interrogé sur France 24, il reste malgré tout un espoir de convaincre un bon nombre de «méfiants». «Il ne faut pas confondre les antivax que rien ne fera changer d'avis, et ceux qui s'interrogent», explique-t-il, estimant la proportion des antivax à «moins de 3,5%» en France.

«Il y a, à côté des antivax, une proportion bien plus importante: ce sont des personnes qui se posent des questions qui peuvent être très légitimes», reconnaît-il.

Il rappelle notamment que le vaccin protège des formes graves, prenant le cas du Royaume-Uni qui, touché par le variant Delta, ne constate pas de «mortalité associée».

«À part de très rares cas […], quand vous êtes vaccinés, vous êtes soustraits du risque d’hospitalisation», résume-t-il. Le vaccin, s’il n’empêche pas de contracter le virus, diminue de 12 fois le risque de transmission, indique l’Institut Pasteur.

Obligation

Ce jeudi, le Premier ministre prévoit plusieurs consultations à distance avec des élus afin de débattre de la vaccination obligatoire des soignants. D’après Gabriel Attal, il s’agit toujours d’une «sérieuse possibilité» dont un texte de loi pourrait passer «à la fin juillet». La semaine précédente, Jean Castex avait demandé aux parlementaires de se pencher sur «l'extension du champ d'application du pass sanitaire» et les «mécanismes d'incitation à la vaccination».

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