Les puissances occidentales ont déjà condamné cette année le projet de l'Iran de produire de l'uranium métal, non enrichi, en violation du Plan d’action global commun (JCPoA) conclu à Vienne à l'été 2015.
Des discussions indirectes ont été engagées dans la capitale autrichienne en avril dernier entre les États-Unis et l'Iran pour un retour des deux pays dans le cadre de l'accord. Elles ont été ajournées le 20 juin, sans qu'aucune date de reprise ne soit fixée.
L'ancien Président américain Donald Trump a dénoncé l'accord en 2018 et rétabli des sanctions contre l'Iran, poussant Téhéran à s'affranchir par étapes des termes du pacte.
Le JCPoA interdit à Téhéran d'effectuer des travaux relatifs à l'uranium métal, du fait de sa possible utilisation pour produire une bombe nucléaire. Téhéran a assuré par le passé que l'uranium métal serait utilisé comme carburant pour son réacteur de recherche, mais Washington et ses alliés européens contestent cette version et les intentions iraniennes.
Dans un communiqué conjoint, les trois puissances européennes signataires de l'accord - Royaume-Uni, France, Allemagne (E3) - ont exprimé leur «grande préoccupation» à propos de cette «violation grave par l'Iran de ses engagements».
L'Iran n'a «aucun besoin civil crédible de poursuivre des activités [...] sur l'uranium métal, qui constituent une étape clé du développement d'une arme nucléaire», écrivent-elles, dénonçant «un pas supplémentaire dans l'escalade des violations nucléaires de l'Iran» et appelant fermement Téhéran à «mettre un terme sans délai à toutes les activités qu'il poursuit en violation du JCPoA».
Préoccupations des USA
À Washington, le département d'État américain a décrit la décision de Téhéran comme un «regrettable pas en arrière».
«C'est préoccupant que l'Iran choisisse l'escalade» du non-respect de ses engagements, a lancé le porte-parole du département lors d'un point de presse, soulignant que les États-Unis avaient eux «démontré [leur] sincère intention et volonté de revenir à l'accord».
Dans une note à ses États membres résumant son rapport, l'AIEA a indiqué que le processus d'enrichissement de l'uranium métal s'effectuerait en plusieurs étapes, suggérant qu'il faudra du temps à Téhéran pour le faire aboutir.