Les patients séropositifs peuvent être vaccinés avec le Spoutnik V s’ils ont un taux de lymphocytes normal, a déclaré ce mardi à Sputnik Alexandre Guintsbourg, directeur du Centre de microbiologie et d'immunologie Gamaleïa à l’origine du vaccin anti-Covid.
«Nous n’avons pas réalisé d’études spécifiques mais si une personne est en rémission, si elle a un taux normal de CD4 [donc de lymphocytes, les cellules du système immunitaire qui sont ciblées par le VIH, ndlr], (…) elle doit être vaccinée».
Il a ainsi répondu aux informations selon lesquelles certains séropositifs s’étaient vus refuser la vaccination. Pour lui, l’«illettrisme» de ceux qui ne veulent pas immuniser les patients est en cause.
Si l’un d’eux est dans un état grave, a ajouté M. Guintsbourg, il faut élever le taux de cellules CD4 dans le sang jusqu’au niveau nécessaire et réduire la charge virale avant de le vacciner.
Un groupe à risque
D’autres experts, interrogés par le média RBC, ont confirmé que le VIH n’était pas une contre-indication pour la vaccination contre le Covid-19. Au contraire, sa présence accompagnée d’une grave maladie permet de s’inscrire dans un groupe à risque, et donc d’être immunisé en priorité.
Seul un vaccin vivant atténué présente un danger en cas d'immunodéficience, et le vaccin à vecteur viral Spoutnik V n’est pas de ce genre, a déclaré à des journalistes Vadim Pokrovski, directeur d’un centre pour la prévention et la lutte contre le Sida.
Selon l’agence russe des statistiques, 19.471 Russes souffrant de maladies dues au VIH ont été enregistrés entre janvier et mai 2021, dont 229 enfants. En avril, ce nombre était de 5.800, une hausse de 9% par rapport à mars 2021 et de 7,2% par rapport à avril 2020.