Invité de Sud Radio ce mardi matin, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation a commenté la situation autour des récents amendements à la loi russe sur la réglementation concernant la production alcoolisée. Ils n’autorisent l’utilisation du terme «champanskoïé» («champagne» dans la langue de Pouchkine) que pour le «champagne russe» produit sur le territoire du pays.
«On le suit de très très près et on le suit depuis de longues années. Vous savez, c’est une bataille sur la dénomination, c’est-à-dire peut-on ou pas écrire le mot champagne, et si oui sur quel type de bouteilles. Évidemment la position de la France est très claire. Le mot champagne, cela vient de ces belles régions de France où on produit le champagne», a indiqué Julien Denormandie.
Des pays qui disent que le «champagne c’est nous»
Il a cependant constaté que cette dénomination était utilisée par d’autres pays qui disaient même que le «champagne c’est nous et vous, la France ce n’est pas du champagne».
«Imaginez la réaction des autorités françaises!»
«Cela fait longtemps que j’ai eu l’occasion de travailler avec les Russes sur ces sujets, on connaît la situation et on va continuer à œuvrer en ce sens», a résumé le ministre.
[#SudRadio] @J_Denormandie, ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation
— Sud Radio (@SudRadio) July 6, 2021
🗣️ "La bataille sur la dénomination du #champagne avec la Russie ? La position de la France est très claire. Le mot champagne vient de ces belles régions de France"
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Un imbroglio terminologique
La controverse tient à la signature vendredi 2 juillet par Vladimir Poutine d’une loi prévoyant que seuls les vins mousseux provenant de Russie pourront utiliser le mot «champagne» alors que les français devraient prendre l’appellation «vins pétillants».
En réalité les produits de la Champagne peuvent toujours employer le nom champagne en caractères latins sur l’étiquette principale, mais ils devront remplacer sur la contre-étiquette le mot champanskoïé en caractères cyrilliques par «vin mousseux».
Réaction de Moët Hennessy
Cet imbroglio terminologique a débouché sur l’annonce de la mise en arrêt temporaire des livraisons en Russie par la branche russe de Moët Hennesy.
Dès le lendemain, dimanche 4 juillet, la firme a toutefois fait marche arrière.
«Les Maisons de Champagne de Moët Hennessy ont toujours respecté la législation en vigueur partout où elles opèrent et reprendront les livraisons au plus vite le temps d’effectuer ces ajustements», a indiqué l’entreprise dans un communiqué.
Anne-Catherine Grimal, directrice de la communication de Moët Hennesy, a confirmé lundi 5 juillet à Ria Novosti une suspension temporaire des livraisons pour évaluer l’impact de cette nouvelle loi.
Le porte-parole du Président russe, Dmitri Peskov, a déclaré que le Kremlin partait du fait que la loi adoptée devait être exécutée.
«Cette histoire des appellations est très vieille, elle remonte à l’époque soviétique», a-t-il détaillé.