Des températures record frôlant 50 degrés enregistrées fin juin dans la province de Colombie-Britannique, dans l’ouest du Canada, ont été accompagnées de l’apparition d’un phénomène naturel connu sous le nom de nuages «cracheurs de feu» ou pyrocumulonimbus. De nombreuses images de ces nuages, susceptibles de créer des «tornades de feu», sont apparues sur la Toile.
MONSTER pyrocumulonimbus in British Columbia this evening!
— Kyle Brittain (@KyleTWN) June 30, 2021
Here's a snippet. #BCfire @weathernetwork pic.twitter.com/lyUN2rPBZN
Alors que les cumulonimbus, les nuages habituels, sont associés à de fortes averses, foudre, tornades ou rafales, les pyrocumulonimbus se forment à partir de l'air qui se dégage d'une source intense de chaleur comme un feu de forêt ou une éruption volcanique. C’est pourquoi ils sont devenus récurrents dans une province où, selon la carte interactive du gouvernement provincial, au jour du 5 juillet, 196 incendies actifs font rage, 42 nouveaux feux sont apparus au cours des deux derniers jours.
Just BOMBS going off as this thing consumes tons of biomass #bcfire pic.twitter.com/WIN6IzgfNc
— Kyle Brittain (@KyleTWN) June 30, 2021
La puissance de ces incendies est d’ailleurs violente: les flemmes ont «dévoré» le village de Lytton dans la soirée du 30 juin en le détruisant presque entièrement.
«Cercle vicieux» dans la lutte contre les feux
Si l’apparition de ce type de nuages inquiète, c’est surtout parce qu’ils risquent de créer leurs propres tornades et donc compliquer le travail déjà difficile de pompiers aux prises avec des feux de forêts.
«Les pyrocumulonimbus sont des orages générés par des incendies, et ils peuvent avoir des implications importantes pour les équipes qui luttent contre les feux», explique Chris Vagasky, météorologue de la société des produits et services pour la mesure environnementale et industrielle Vaisala sur son blog le 2 juillet.
«Ces orages produisent leur propre temps, y compris des tornades dans de rares cas, qui peuvent alors déclencher de nouveaux incendies. C'est un cercle vicieux», explique Insider.
La canicule historique au Canada
C’est dans le village de Lytton, en Colombie-Britannique, que la température record de 49,5°C a été enregistrée mardi 29 juin. Du jamais-vu dans un pays connu pour ses froids hivernaux et températures modérées en été. D’après un communiqué disponible sur le site du gouvernement du Canada, ces dernières années l’augmentation des températures générales se fait ressentir: six des 10 années les plus chaudes ont été enregistrées au cours des 15 dernières années.
Fin juin, c’est la première fois au XXe siècle qu’une température au-delà de 45°C a été homologuée dans le pays, le dernier record, à savoir 45°C, ayant été établi en 1937.
Multiplication par trois du nombre de morts subites
La vague de chaleur en question a provoqué des dégâts matériels, ainsi que des victimes humaines. Alors que le nombre exact de personnes décédées des suites de la canicule est pour le moment inconnu, dans un communiqué la coroner en chef de Colombie-Britannique, Lisa Lapointe, a fait part d’un nombre «sans précédent» de «morts subites et inattendues».
«Au cours des sept jours du vendredi 25 juin au jeudi 1er juillet, 719 décès ont été signalés aux coroners de la Colombie-Britannique», a-t-elle déclaré en soulignant qu’il s’agit d’un nombre «préliminaire et susceptible d'augmenter» à mesure que des décès supplémentaires sont enregistrés dans le système officiel.
«Les 719 décès signalés sont trois fois plus élevés que ce qui se produirait normalement dans la province au cours de la même période», a-t-elle expliqué en précisant que la canicule de la semaine dernière était probablement un «facteur significatif» qui a contribué à une telle hausse du nombre des décès.