Dans une tribune pour L'Opinion l'eurodéputée française Nathalie Loiseau se prononce vendredi 2 juillet pour une reprise du dialogue avec Moscou bien que le projet de sommet européen avec Vladimir Poutine se soit heurté à l’opposition des pays baltes, de la Pologne, de la Suède et des Pays-Bas.
«La liste est longue de ces crises que la Russie seule n’a pas réglées mais qui ne se régleront pas sans elle», a estimé la députée européenne.
«Il n’est pas nécessaire d’avoir confiance dans son interlocuteur pour s’entretenir avec lui», a-t-elle ajouté, citant comme sujets de discussion éventuels la situation en Syrie, en Afghanistan, en Libye et l’accord sur le nucléaire iranien.
Nathalie Loiseau déplore ainsi l'«échec» d'une «bonne idée» de la part des dirigeants français et allemand après que les dirigeants des Vingt-Sept n'aient pas pu s’accorder à l'issue du Conseil européen du 24 juin.
Parmi les raisons de cet «échec», elle évoque une «méfiance vis-à-vis de Moscou», un «manque de confiance en elle-même», et une «défiance entre États membres».
Quant à la Russie, elle a appris ce refus «avec regret». Le 25 juin, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a qualifié cette décision «d'illogique et nocive». Selon lui, Vladimir Poutine «était et reste d'une manière générale intéressé par l'amélioration des relations de travail entre Moscou et Bruxelles».
Les pays partisans du dialogue
Cependant, malgré le rejet de ce sommet, certains pays européens se montrent toujours fidèles à l’idée de reprendre le dialogue avec la Russie. Ainsi, M.Macron s’est entretenu vendredi 2 juillet avec Vladimir Poutine sur la volonté de la France d’instaurer une «relation plus confiante» entre l’UE et la Russie, indique l’Élysée sur son site.
Lors de cet échange téléphonique, Emmanuel Macron et le Président russe ont évoqué la nécessité de «prolonger un dialogue structuré sur la stabilité stratégique du continent européen».
La Finlande partage cette idée.
«Nous devons être très stricts et durs avec la Russie, mais nous devons aussi avoir un dialogue pour obtenir des changements de sa part. Nous devons respecter les cinq principes de la politique de l’UE envers la Russie et rester unis sur ce sujet», a mentionné la Première ministre finlandaise Sanna Marin dans une interview accordée le 2 juillet au Monde.